Dans le monde du jeu vidéo, rares sont les licences à susciter un tel engouement. La sortie de ce Metal Gear Solid V : The Phantom Pain était attendu par une légion de fans hystériques, conquis par avance après un Metal Gear Solid V : Ground Zeroes faisant office de grosse introduction. Que vaut réellement le soft, manette en mains ?

Retour vers le passé du futur

Après le très bon Metal Gear Solid IV, l’arrivée de ce nouvel opus – sans doute le dernier créé sous la coupe de Hideo Kojima, désormais évincé de chez Konami – était attendue un peu partout dans le monde. Et à juste titre. Pour le premier épisode construit en monde ouvert, les équipes de développement ont construit un soft incroyablement profond et ont réussi à transposer l’univers si particulier de MGS dans un environnement plus large. Tout commence avec un prologue qui permet d’incruster MGSV dans le scénario global de la série. Très clairement, les néophytes de la saga – dont je fais malheureusement partie, honte sur moi – vont avoir beaucoup de mal à s’y retrouver, comme toujours. Si MGS3 et Peace Walker sont les deux principaux épisodes à avoir fait, connaître l’ensemble de la saga sur le bout des doigts est un vrai plus pour qui souhaite comprendre les tenants et aboutissants de chaque situation, de chaque rencontre. Pour ceux qui aimeraient se cultiver avant, pendant ou après avoir fait le jeu, un petit tour vers l’encyclopédie MGS est fortement conseillé !

West Side Story

L’aspect le plus important de cette nouvelle itération est bien évidemment l’arrivée du monde ouvert. Si certains craignaient pour leur bébé, qu’ils se rassurent, la transition a parfaitement été opérée et on prend un pied monstrueux. Alors qu’auparavant, il n’y avait plus ou moins qu’une seule manière d’appréhender chaque situation (ce n’est pas exactement vrai, mais on va simplifier le raisonnement), il est désormais possible de choisir parmi un million d’alternative. Se positionner au sommet d’une colline, prendre ses jumelles pour observer durant de longues minutes la situation, les rondes des gardes, les points clefs de la zone, tracer un itinéraire dans sa tête, élaborer une stratégie : tout cela est vraiment grisant et un vrai régal pour les fanatiques d’infiltration. Que ceux qui sont un peu moins à l’aise avec la discrétion se rassurent – comme je vous comprend, je suis un vrai éléphant dans un magasin de porcelaine – on apprend progressivement à être un véritable ombre et rapidement le nombre d’alarmes à retentir dans les missions diminue pour aboutir, parfois, à des scores parfaits. Avec tout le sentiment de plénitude vidéoludique qui s’en suit. De nouveaux éléments sont à prendre en compte dans l’infiltration, notamment la présence d’un cycle jour/nuit dynamique vraiment bien fichu. Si Snake est moins visible pendant ces phases, les gardes sont plus mobiles, effectuent plus de rondes, et sont donc plus difficiles à esquiver. De même, le jeu prenant place dans le désert, profiter d’une tempête de sable peut être un excellent moyen de s’infiltrer !

Au niveau de la construction, le soft se décompose ensuite en missions principales, accompagnées de Side OPS, des missions annexes permettant d’engranger de l’expérience, de récupérer de l’équipement, etc. Le scénario avance sous la forme d’épisodes, et Kojima a fait un excellent boulot au niveau de la mise en scène de celles-ci. Toutefois, comme on pouvait s’y attendre, en ajoutant des missions à l’intérêt moindre, le jeu perd parfois de son intensité et on se perd bien souvent à vouloir optimiser son équipement, etc. au détriment de l’action pure.

Mother Base Manager 2016

Metal Gear Solid V marque par ailleurs le retour de la Mother Base apparue dans Peace Walker, ajoutant un aspect gestion vraiment très intéressant au titre. Sur cette base désormais entièrement modélisée et dans laquelle il est possible de se balader, le joueur peut gérer son armée, son équipement, créer de nouvelles armes et améliorations, … Les soldats se recrutent sur le terrain, en accrochant une sorte de ballon sonde sur un ennemi étourdi par exemple. Il est alors balancé sur Mother Base pour être intégré à l’une des différentes équipes : soutien, recherche et développement, etc. Certains disposent de compétences spéciales et il faut savoir cibler ces personnages. Par exemple, le fait de “recruter” un interprète russe permettre à Snake d’avoir des sous-titres durant les missions lorsque des ennemis russes discuteront entre eux. Un vrai plus pour appréhender les situations. La Mother Base de représente également l’aspect multijoueur du titre, puisque celle-ci peut être attaquée à tout moment par un autre joueur. Il est donc nécessaire de pouvoir mettre en place des défenses anti-aériennes, etc. pour pouvoir couvrir ses arrières. Autant de choses qui nécessiteront de prendre du temps pour bichonner les lieux, en recrutant des soldats mais aussi en récupérant en cours de missions des plans pour créer de nouvelles armes, des matières premières pour pouvoir ensuite les fabriquer, etc.

Kojimatavucomcébo

Déjà, je m’excuse pour cet intertitre dégueulasse, mais je n’avais plus trop d’inspiration. Ce test de Metal Gear Solid V : The Phantom Pain n’en serait pas un sans parler de la patte graphique du soft. Esthétiquement, le jeu est une véritable réussite. Que ce soit au niveau de la modélisation des personnages ou des environnements, les équipes de développement ont fourni un boulot incroyable, et prouvent au monde entier que les Japonais peuvent réussir de belles performances techniques quand ils s’en donnent les moyens. Les différents effets de lumières ou de particules sont vraiment bien rendus, et MGSV possède une unité visuelle qui fait réellement plaisir à voir. A côté de cela, on retrouve tout le génie de Kojima et ses équipes dans les différentes cinématiques, plus que jamais réussies. Le prologue du jeu est à ce titre un modèle du genre, alliant le côté WTF à la classe de certaines scènes dans un parfait cocktail, comme si l’essence même de ce qu’est Metal Gear avait été condensé dans une introduction d’une heure.

D’un point de vue sonore, c’est là aussi du boulot de qualité. Les doublages sont excellents, avec un Kiefer Sutherland qui fait très bien le boulot, comme l’ensemble des personnages. Les bruitages propres à la saga sont bien évidemment de retour et les fans pourront avec plaisir redécouvrir tout cela. Quant aux musiques de Ludvig Forssell, elles sont encore une fois magnifiques et collent parfaitement à chaque passage du titre. Un véritable sans faute !

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