Dans son livre, le psychanalyste anglais Darian Leader dénonce de nombreux faits concernant les bipolaires. Comme le fait que le mot “bipolaire”, bien qu’ancien (apparu fin du 19e siècle) était très peu utilisé pour diagnostiquer des patients. On parlait plutôt de maniaco-dépression, une maladie précise dans laquelle deux phases distinctes sont remarquables : la phase maniaque où le sujet se sent tout puissant, inspiré, téméraire : il est capable de dilapider tout son argent pour faire du shopping, de se jeter à corps perdu dans son travail, etc. Et la seconde phase, la dépression, dans laquelle il ressent tout l’inverse de la phase maniaque : incapacité à prendre des décisions, de se lever, idées noires, et j’en passe.

Mais Darian Leader ne dénonce pas un changement de terme ; non. Il dénonce tout d’abord les industries pharmaceutiques et les profits mirobolants qu’ils se font grâce à la bipolarité, car chaque patient étant diagnostiqué comme tel a des quantités faramineuses de médicaments à ingurgiter – et loin d’être toujours efficaces. Mais à nouveau, ce n’est pas ce que le psychanalyste dénonce le plus dans son livre, bien qu’indirectement, tout cela soit lié à ces firmes. Non, ce que dénonce Darian Leader est bien plus préoccupant …

L’importance du diagnostic pour ajuster un traitement adapté à CHAQUE patient, voilà ce qu’il dénonce véritablement. Selon lui, chaque psychiatre – car les psychologues ne peuvent pas prescrire de traitements, rappelons-le – se doit de s’intéresser aux causes du changement entre phase maniaque et phase dépressive, les comportements lors de chaque phase, chercher à les expliquer afin de mieux les contrôler. Et non pas de classifier chaque sujet comme “bipolaire”, lui donner un traitement déjà prédéfini qui s’avérera très peu efficace pour de grosses quantités de médicaments ingurgités.

Ce que j’ai aimé dans ce livre, c’est que Darian Leader a utilisé de nombreuses citations de personnalités célèbres souffrant de maniaco-dépression et qui décrivent leurs divers états pour illustrer (l’acteur Spike Milligan, l’écrivain Brian Adams et bien d’autres encore), qu’il cite de nombreux spécialistes travaillant ou ayant travaillés sur cette maladie. Qu’il cite ses confrères pour mieux expliquer et illustrer ses propres propos. Ce que j’ai moins aimé … c’est que c’est un livre “scientifique” et que ce ne sont pas ceux qui me plaisent le plus généralement. Néanmoins, le thème m’intéressant, j’ai tout de même trouvé l’ouvrage intéressant.

Pour ceux qui se poseraient la question, je pense que le livre peut-être plus ou moins abordable à tous, que vous ayez des connaissances en psychologie et psychiatrie ou non. Cependant, avoir quelques bases n’est pas de trop, et j’ai dû à une ou deux reprises aller chercher sur l’ami Internet pour mieux saisir les propos de l’auteur. Et pour les plus férus et curieux d’entre vous, il y a une (très) longue bibliographie à la fin du livre.

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