Trilogie, trilogie oui et non…
Il s’agit tout d’abord des premières aventures de Lucie Hennebelle et Franck Sharko réunis. En effet, Franck Thilliez est attaché à ses personnages qui ont déjà pris vie indépendamment dans ces précédents ouvrages comme « La chambre des morts » pour Lucie Hennebelle ou « Conscience animale » pour Franck Sharko. Ces 3 romans sont les seuls où nos deux acolytes agissent seuls, ils seront par la suite rejoint par une autre enquêtrice dans ce que l’on pourrait appeler le tome 4: « Angor » mais nous en parlerons dans un autre article.
Même si il existe bien une suite d’un tome à l’autre, notamment sur l’histoire de nos 2 héros, chaque ouvrage a son intrigue et peut être lu indépendamment. L’auteur les a écrits à la fois comme une trilogie et à la fois comme des romans bien distincts les uns des autres.
Cette série parle de la violence et chaque tome en a son lot mais elle est traitée de façon différente de l’un à l’autre. L’auteur sait nous tenir en haleine tout au long de chaque roman avec suprématie. De page en page, on rentre un peu plus dans l’histoire, dans l’enquête, dans les personnages, un délice !
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Tome 1 : Le syndrome E.
Lucie Hennebelle, lieutenant de police à Lille vit avec ses jumelles. Elle apprend qu’un de ses ex-petits amis a perdu la vue en visionnant un court métrage. Un film muet, anonyme, à la mise en scène malsaine qui cache nombres d’horreurs. Au même moment, à Nanterre, le commissaire Franck Sharko, enquêteur schizophrène et tourmenté par la perte atroce de sa famille, tombe sur une affaire : dans le Nord de la France, cinq corps d’hommes ont été retrouvés deux mètres sous terre. Mains coupées, dents et yeux arrachés, boîte crânienne tranchée, cerveau disparu. Les 2 enquêteurs vont, par hasard, se rencontrer car les 2 affaires se relient et travailler ensemble. Des bidonvilles du Caire aux orphelinats du Canada des années 1950, les deux équipiers vont mettre le doigt sur un mal inconnu baptisé le syndrome E. Un mal d’une réalité effrayante qui révèle que nous pourrions tous être capables du pire.
Ce premier ouvrage nous fait découvrir la violence que peut contenir une image. Nous nous attachons à notre duo de héros qui, malgré la noirceur de leurs découvertes, amène de la douceur au roman. La fin nous laisse en suspend. Certes leur enquête est close mais la vie de Lucie Hennebelle va changer à jamais… Cela ne nous donne qu’une envie, ouvrir le second tome.
Tome 2 : GATACA.
Une jeune scientifique spécialiste de l’évolution des espèces est retrouvée morte, attaquée par un primate. Franck Sharko est chargé de l’enquête. Lucie Hennebelle, quant à elle, n’est plus lieutenant de police, elle essaie de se remettre doucement du malheur qui la frappe et dont elle tient son acolyte plus ou moins pour responsable. Mais cette affaire va de nouveau les réunir, elle les mène vers onze hommes derrière les barreaux. Leurs points communs : tous ont commis des crimes barbares et tous sont… gauchers. Enfin, la découverte d’une famille de Néandertaliens assassinés par un Cro-Magnon. Quel est le rapport entre ces affaires et des crimes éloignés de 30 000 ans ? La clé est dans ces quelques lettres : GATACA…
Ce second ouvrage est plus noir. Non seulement l’enquête est sombre mais l’histoire qui unit nos deux héros l’est tout autant. Sur les 3 tomes c’est celui que j’ai le moins apprécié. Je l’ai trouvé plus lent, moins de rebondissements, une enquête plus lourde et plus énigmatique basée sur la génétique mais il nous en fait découvrir tellement sur le personnage de Lucie qu’il reste malgré tout une clé dans la trilogie.
Tome 3: Atom[Ka].
Un an et demi après la fin de GATACA, le lieutenant Lucie Henebelle et le commissaire Franck Sharko vivent ensemble à Paris, où ils tentent de se remettre du drame qui a failli les séparer. Ils essaient de faire un enfant, en vain. A l’approche de Noël, une nouvelle enquête débute : Christophe Gamblin, journaliste, est retrouvé mort, enfermé dans son congélateur. Sa collègue a disparue alors qu’elle enquêtait sur les sites les plus pollués du monde. La seule trace de son identité est retrouvée griffonnée sur un papier détenu par un enfant errant, très malade, aux organes déjà vieillissants. Parallèlement à cela, une ancienne affaire de femmes enlevées et retrouvées in extremis dans des lacs gelés refait surface. Froid, radioactivité et enfants disparus sont les maitres mots de cette affaire, et tandis que l’enquête s’accélère, Sharko est confronté à de vieux démons. Une ombre évolue dans son sillage, utilisant son passé pour le rendre fou, un assassin fourbe et disciple de « l’ange rouge », le serial killer qui avait kidnappé et séquestré sa première femme des années plus tôt, tué par Sharko lui même, joue avec lui de manière dangereuse et veut vengé la mort de son maître.
Nous connaissons à présent parfaitement nos personnages, le 1er tome nous fait entrer dans la tête de Sharko, le 2ème nous emmène dans l’esprit parfois tortueux de Lucie et nous découvrons dans ce troisième volet un couple uni qui traverse les difficultés et les enquêtes main dans la main. Ce roman est sans hésiter, celui que j’ai préféré, moins noir que le précédent. On est sur le qui vive d’un bout à l’autre et on ne veut pas en perdre une miette.
Cette trilogie séduira sans nul doute tous les adeptes des thrillers. Thilliez approfondit ses recherches à son paroxysme, que ce soit scientifique, historique, géographique, chaque thème traité l’est dans toute sa profondeur et donne une crédibilité plus que réaliste aux enquêtes.
Une écriture fluide en parfaite adéquation avec les personnages, des enquêtes intenses et instructives, des dénouements qui font froid dans le dos. Un cocktail parfait !