« Vous vous réveillerez dans un caveau où nul n’est descendu depuis vingt ans, et dans lequel, d’ici à vingt ans peut-être, nul ne descendra encore. N’ayez donc aucun espoir de secours, car il serait inutile. Vous trouverez du poison près de cette lettre: tout ce que je puis faire pour vous est de vous offrir une mort prompte et douce au lieu d’une agonie lente et douloureuse. Dans l’un et l’autre cas, et quelque parti que vous preniez, à compter de cette heure, vous êtes morte. »
Alexandre Dumas raconte dans son livre l’histoire de Pauline de Meulien, femme au destin tragique et à la vie peu joyeuse. Aidée du mieux possible par Alfred de Nerval, le lecteur suit ses péripéties en même temps que le narrateur, à qui son ami Alfred raconte l’histoire de Pauline.
L’écriture est – comme on peut s’en douter – géniale. Ce n’est pas pour rien que tout le monde ou presque connait Alexandre Dumas ! Les phrases peuvent paraître un peu longues, le style assez vieux jeu, et l’ambiance d’un autre siècle (ce qui est le cas !), mais personnellement, ça ne m’a pas dérangé.
Les personnages, s’ils sont tout de même sympathiques et gentils, ou méchants et désagréables, ne m’ont pas vraiment emballée. Ils sont assez refermés, et la presque absence de descriptions de leurs sentiments m’a gêné. Je n’ai pas pu être aussi proche d’eux que je l’aurais voulus, et ils avaient un certain côté intouchable, invulnérable.
L’histoire est très intéressante, bien qu’un peu longue à se mettre en route. La façon dont les éléments se mettent en place est vraiment passionnante, bien que cela soit en défaveur de Pauline la plupart du temps. L’ambiance est assez noire, triste, mais ne rentre pas dans l’horreur. Tout le récit est sombre et montre certains personnages à leur niveau le plus bas, ou presque. Si Dumas ne rentre pas dans les bas-fonds de l’humanité comme l’ont fait Victor Hugo et Émile Zola dans Les Misérables et La bête humaine, l’auteur s’en approche.
