Si le titre renvoie à nos amis poilus (et autres écaillés et plumés), il ne s’agit en rien d’un livre zoologique mais bel et bien d’un roman assez sombre, qui nous dévoile les noirs secrets de ses personnages au fil des pages.
Nous nous retrouvons dans l’Amérique rurale, sauvage, plus précisément dans l’Idaho. C’est dans cet état reculé des Etats-Unis que Bill Reed a choisi de s’exiler, s’occupant d’un genre de zoo clandestin, recueillant et soignant les animaux qu’il retrouve. Plutôt solitaire, Bill semble être un être empathique, amoureux de sa compagne vétérinaire et soucieux du fils de celle-ci. Bill est un habitué pour les locaux, dont la présence passe inaperçu. Seulement voilà, le passé refait surface par son ancien meilleur ami, Rick, qui vient bouleverser la paisible vie du protagoniste. Qu’est ce qui a pu se dérouler pour que Bill décide de tout quitter pour venir s’isoler dans cet état du nord Américain ?
Christian Kiefer alterne les passages entre passé et présent afin de mieux nous conter la lente dérive de Bill, la façon dont il a pu en arriver-là. Si j’ai trouvé le début long, j’ai par la suite été totalement happé par l’histoire de ce personnage totalement intrigant. Bill dévoile, selon le bon gré de Christian Kiefer, deux facettes totalement opposées, mi-ange, mi-démon rattrapé par ses erreurs de jeunesse. Une preuve de plus, s’il en fallait une, que le passé finit toujours par resurgir dans la littérature.
La violence est toujours, au minimum, sous-jacente dans ce roman, que ce soit par les animaux ou encore par l’histoire de Bill, dont le chemin en est jalonné. De plus, le cadre totalement sauvage et hostile nord-américain choisi par l’auteur pour nous raconter cette histoire favorise cette sensation de violence qui est omniprésente.
Acclamé outre-Atlantique par de nombreux écrivains et acteurs, ce roman tient toutes les promesses que sa quatrième de couverture laisse sous-entendre.