Dix ans. Cela faisant une décennie entière que l’on attendait la sortie de Final Fantasy XV, anciennement connu sous le nom de Final Fantasy Versus XIII. Après un dernier report de quelques semaines, l’une des plus grandes arlésiennes de l’histoire du jeu vidéo est enfin disponible. Pour le meilleur et pour le pire.
Depuis Final Fantasy X, la saga de Square-Enix semble sur le déclin, aucun titre ne parvenant à faire l’unanimité auprès des joueurs et de la critique. Ce quinzième épisode de la série débarque ainsi avec une lourde pression sur les épaules. Pour tenter de toucher un maximum de joueurs, les développeurs ont fait un pari qui chamboule totalement les codes. Adieu les combats au tour par tour, FFXV fait la part belle à l’action en temps réel. De RPG classique, il passe à l’action-RPG, voire au beat’em all façon Bayonetta. Et il le fait admirablement bien. Ces dernier sont extrêmement nerveux, assez techniques avec la possibilité de switcher à tout moment entre plusieurs armes (chaque ennemi ayant un type d’arme contre lequel est il est en difficulté), de mettre en place des combos avec ses alliés, mais aussi d’utiliser magie et techniques spéciales comme l’Eclipse. D’un point de vue chorégraphique, le jeu est très gratifiant visuellement, les combats en ressortant encore grandis. En bref, les combats de ce nouvel épisode sont indéniablement le point fort de cet opus.
Road-trip entre amis
Si cela serait une bonne chose pour la plupart des titres, un gameplay solide ne suffit pas à un Final Fantasy. Depuis qu’elle est devenue légendaire auprès des joueurs, la saga a toujours su transporter les joueurs dans un univers incroyable. Des usines de Midgar aux plaines de Spira, Square-Enix nous a fait voyager et rêver grâce à des scénarios incroyables. Malheureusement, on se rend bien vite compte que Final Fantasy XV ne va pas se hisser au niveau de ses illustres aînés. On y suit quatre amis : Noctis, que le joueur contrôle, est le prince d’un des royaumes du jeu. Il est accompagné de ses trois amis et gardiens : Gladiolus, Ignis et Prompto. L’intégralité du titre va nous faire vivre le voyage de ces amis vers leur destinée.
Ce voyage est magnifiquement rendu dans le titre, FFXV ayant souvent des allures de road-trip entre amis. Les personnages se déplacent en effet dans la voiture préférée du roi tout au long de l’aventure, campent comme on le ferait avec nos potes à la tombée de la nuit et, accessoirement, vont tenter de sauver le monde. Ce mot accessoirement n’est malheureusement pas choisi au hasard. Du début à la fin du jeu, le scénario et la quête principale sont ultra-flous au mieux, complètement incompréhensibles la plupart du temps. On se contente alors de suivre les étapes une à une sans vraiment comprendre ce qu’il se passe ou, au mieux, sans trouver cela passionnant.
Un scénario bien en-dessous des attentes
En cours de route, on découvre bien évidemment des dizaines de quêtes secondaires qui, si elles sont parfois très sympas, sont en total décalage avec le ton global du jeu. Si la légèreté des side quests est une habitude dans les RPG japonais, elle vient ici achever le peu de crédibilité qui restait au scénario. Et si le visionnage du film Kingslaive : Final Fantasy et des quatre épisodes de l’anime Brotherhood : Final Fantasy XV (disponible gratuitement sur Youtube, premier épisode ci-dessous) apporte quelques clefs à la compréhension du tout, on reste très loin des standards de la saga, et c’est bien dommage.
A vrai dire, c’est en se détachant totalement du scénario principal que Final Fantasy XV se révèle réellement intéressant. Le monde ouvert créé par les développeurs est vraiment plaisant à parcourir, que ce soit en voiture – la fameuse Regalia – ou à dos de Chocobos. Ces derniers prennent d’ailleurs une ampleur encore plus grande dans ce nouvel épisode où ils seront réellement au coeur du gameplay, notamment lorsqu’il s’agit de sortir des sentiers battus. Les quêtes secondaires, si elles dénotent par rapport à la trame principale, sont toutefois très plaisantes lorsqu’elles sont prises à part. Ainsi, on a vraiment beaucoup aimé ce côté road-trip, voyage à travers un univers assez plaisant, alors qu’on pensait que cet aspect serait le moins intéressant.
Stand by me
D’un point de vue technique, Final Fantasy XV est là aussi assez décevant. Le monde dans lequel on évolue est certes gigantesque et accessible en entier sans le moindre temps de chargement, il n’empêche qu’il souffre des problèmes graphiques récurrents de titres dont le développement s’est étalé sur tant de temps. Sans être laid, le titre n’est pas aussi beau que l’on aurait pu l’espérer, et on attend de voir ce que l’éventuel patch PlayStation Pro pourrait apporter de bonheur graphique en plus. Toutefois, on apprécie réellement la cohérence de l’univers créé par Square-Enix. Il n’est pas rare, par exemple, d’apercevoir au loin un gigantesque animal. En se rapprochant, on le voit grandir et grandir encore. Puis le combat se lance, durant de longues minutes. Soudain, en plein affrontement, l’un des prédateurs naturels du monstre que l’on attaque vient tenter de prendre sa part du gâteau et s’attaque lui aussi à la bête. Vraiment bluffant.
Enfin, un petit mot sur la bande-son du titre qui, pour sa part, ne souffre d’aucune critique. Comme d’habitude avec Final Fantasy, les musiques créées pour l’occasion sont absolument incroyables. Le thème principal notamment est une véritable merveille, mais chacun des morceau devrait vous rester en tête comme de nombreux autres l’ont fait dans la saga. On a d’ailleurs énormément aimé l’intro du jeu qui, après avoir mis en avant les thèmes orchestraux de Yoko Shimomura, enchaîne sur une version de Stand by me par Florence and the Machine. Génial. Très bon point également pour les doublages français de toute la petite équipe. Si certaines expressions sont toujours un peu trop “cool trop djeunz”, le tout est globalement satisfaisant, voire carrément réussi.