Les deux saisons de La Chronique des Bridgerton font partie des plus grands succès de la plateforme Netflix. Tout y est : personnages à priori idylliques, drames et, surtout, amour et galanteries. Cette série très populaire a donc droit à des spin-offs, dont le premier est La Reine Charlotte, qui revient sur la jeunesse tourmentée de la reine.
Des questions contemporaines au XVIIIe siècle
Les questions féministes sont le centre névralgique de ce chapitre, au même titre que la série originelle. A une époque où les femmes restent au chevet de leur mari, comment celles-ci peuvent-elles s’émanciper et affirmer leur individualité propre ? Lady Danbury en est à ce titre le meilleur exemple. Femme discrète mais toujours présente autour des personnages centraux de la Cour, elle apparaît comme une femme confiante et indépendante ; ce chapitre permet de comprendre son parcours et la femme qu’elle était dans sa jeunesse.

De moindres enjeux
Pour autant, l’intrigue principale qui réunit le couple royal manque de profondeur. Certes, George se démarque par les douleurs qui l’animent, mais le récit reste pauvre (d’où les trop nombreux flash-forwards sur la reine qui s’inquiète de ne pas avoir d’héritier). L’impression de « remplissage » se ressent également lors de l’épisode quatre, qui se concentre sur le roi. De nombreuses séquences déjà vues dans les précédents épisodes refont surface… Même si elles permettent de donner un contexte à l’action, elles semblent être un prétexte pour combler le vide.
Les intrigues secondaires sont plus remarquables, notamment celle entre Brimsley et Reynolds. Ils sont attachants et la dualité entre leur vie personnelle et professionnelle attisent davantage la curiosité du spectateur.
La mise en scène d’une époque
Les costumes et décors sont magnifiques et plongent le spectateur dans le passé. Les détails des étoffes, la grandeur des coiffures, les bijoux imposants : rien n’est laissé au hasard. De plus, la palette de couleur utilisée pour les costumes est prodigieuse ! Que ce soit du bleu, du jaune, du rose, du blanc ou du rouge, Charlotte et les autres personnages rayonnent.
En revanche, plusieurs séquences manquent de lumière, en particulier lorsque les plans contiennent des teintes chaudes, comme le jaune, ou le marron. Les visages se perdent dans le décor.
Entre douceur et autorité
La Reine Charlotte réussit à créer un mélange harmonieux entre la délicatesse et la dureté des personnages. Ainsi, India Amarteifio, qui joue Charlotte dans sa jeunesse, est autant espiègle que charismatique : elle incarne parfaitement l’autorité de son rang pour la nouer avec une charmante grâce. Il en est de même pour Reynolds et Brimsley, ou plus rarement la reine mère, qui laisse échapper quelque affection dans son austérité habituelle.
Malgré ses défauts, ce chapitre reste satisfaisant, sans pour autant être le meilleur élément de la franchise. Les personnages sont dans l’ensemble bien développés et on s’attache progressivement à eux, quitte à oublier par moments la série originelle des Bridgerton.
