Le Pôle Express est disponible sur Amazon Prime depuis le 1er juin 2023. C’est l’occasion de revenir sur un classique qui fait rêver petits et grands depuis 2004.
Choisir de croire
Qui n’a pas rêvé, dans son enfance, de vivre une aventure pleine de fantaisie neigeuse ? Le Père Noël fait rêver toutes les générations et tient éveiller les enfants toute la nuit, à l’affût du moindre bruit et du moindre mouvement qui trahirait sa présence. Le Pôle Express retranscrit avec brio cette idée ; le train existe pour aider les enfants à croire à nouveau au Père Noël.
Pour autant, notre protagoniste ne dort pas la veille de Noël : il surveille. Même si l’obscurité de la nuit envahit sa chambre, un semblant d’espoir le tient éveillé. Il pense avoir perdu la foi de la magie de Noël, et tout le film tourne autour de sa croyance perdue à la surface mais présente en son for intérieur. En définitive, il croit éperdument et c’est ce qui le guide tout au long du film car, en effet, croire, c’est voir.
Le rythme et l’action
Le rythme du film est particulièrement réussi. Il alterne entre des séquences d’actions et des séquences bien plus calmes, presque silencieuses. Le silence est respecté, voire mis en avant pour créer une ambiance à la fois onirique et réaliste. A titre d’exemple, lorsque les caribous barrent le passage lors de la traversée du train, les questionnements fusent et l’action est à son comble. Pourtant, pas de musique superflue ni d’empressement de l’intrigue : la séquence prend son temps, écoute les sons de la nuit et les braillements de l’animal.
Par ailleurs, les scènes d’actions s’enchaînent sans pour autant être trop nombreuses. La sécurité des personnages est constamment mise en péril mais l’intrigue garde un cap qui évite les égarements scénaristiques.
La subjectivité au service du récit
Le Pôle Express est le premier film sorti en 3D et est entièrement tourné en ‘motion capture’ : nous pouvons ainsi voir de nombreux plans subjectifs lorsque le train roule à pleine vitesse, comme dans un parc d’attraction. La caméra adopte le regard des personnages et emporte le spectateur dans un tourbillon d’aventures presque réalistes.
« Presque », car même si le film constitue une révolution technologique, les personnages manquent cruellement d’expressions. Leurs visages restent fixes et leurs yeux vitreux, même si le spectateur arrive à s’attacher facilement aux personnages. Au-delà de leurs expressions, l’amour qu’ils se portent entre eux crève l’écran. Je pense aussi au personnage du conducteur, que Tom Hanks cristallise à merveille malgré les failles technologiques.