Si Ubisoft a annoncé qu’il n’y aurait pas de nouvel épisode d’Assassin’s Creed en 2016, l’éditeur n’est pas en reste en ce début d’année. Alors que l’on attend impatiemment le 8 mars et l’arrivée de The Division, c’est avec Far Cry Primal que les frenchies dégainent, bien décidés à faire souffler un vent de fraîcheur sur une licence qui, si elle a toujours brillé par sa qualité, a montré quelques peines à se renouveler. En effet, même s’il était excellent en lui-même, Far Cry 4 était malheureusement beaucoup trop similaire à Far Cry 3, et on attendait de voir ce que les développeurs pouvaient nous proposer pour nous prouver leur talent. Alerte spoiler : on n’a pas été déçu, loin de là !

Takkar manger mammouth sauce curry

Far Cry Primal nous propose un bon en arrière de plusieurs milliers d’années, et nous plonge à la préhistoire, en 10.000 avant J.C., à l’époque des mammouths et autres tigres aux dents de sabre. C’est d’ailleurs alors qu’il est en train de chasser ces drôles d’éléphants velus avec quelques potes que Takkar, le héros de l’aventure, et sa bande se font attaquer par un de ces gros chatons. Toute l’équipe se fait décimer, et seul le brave Takkar survit à tout cela. Il décide alors de tenter de rejoindre le pays d’Oros, une terre de prospérité, pour tenter de réunir d’autres gens de son peuple, les Wenjas, et former une tribu capable de lutter contre Udams et Izilas, deux tribus ennemies plus puissantes et qui tyrannisent les Wenjas. Très vite, Takkar se présente comme un héros, le seul capable de sauver les siens, grâce à sa capacité à dompter les bêtes sauvages. En effet, un lien étrange existe entre lui et les animaux, si bien que Takkar peut dompter loups, tigres et autres prédateurs en tendant les mains, façon Chris Pratt contre les vélociraptors de Jurassic World. Le scénario est convaincant, bien que très basique, et même s’il fait très bien l’affaire, on aurait aimé assister à quelques rebondissements et événements un peu moins convenus.

Ce qui fait la force de ce Far Cry Primal, c’est avant tout son ambiance, son univers. Se balader dans des contrées préhistoriques comme celles-ci a un vrai côté dépaysant, et le fait de faire totalement l’impasse sur les véhicules et autres moyens de transport que nous sommes habitués à retrouver dans la série, et dans les jeux vidéo en général, chamboule totalement l’expérience. En parcourant ces longues distances à pied, on profite d’autant plus des décors magnifiques créés par les développeurs d’Ubisoft Montréal et on apprécie d’autant plus l’unité de cet univers criant de vérité. Les créateurs du jeu ont par ailleurs réussi à rendre la carte suffisamment dense en termes d’activités et choses à découvrir pour que ces phases d’exploration ne soient pas ennuyantes, bien au contraire. Pour les plus fainéants, un système de voyages rapides est toujours de la partie, après avoir pris le contrôle d’avant-postes ennemis (mais pas de tours d’observation à escalader cette fois-ci, forcément !). L’un des aspects qui nous a le plus charmé est la création d’une véritable tribu. Au fur et à mesure que l’aventure avance, on accueille de plus en plus de personnes au sein d’un petit village qui se crée progressivement. En plus des villageois classiques, on retrouve des spécialistes pour lesquels il faudra créer des huttes, permettant d’inclure au sein de sa tribu cueilleuse, chasseur et autres spécialistes. Ces derniers offriront non seulement des missions spéciales, mais également de l’équipement plus performant, des bonus quotidiens (la cueilleuse vous apporte différentes plantes chaque jour, par exemple), etc. Cet aspect communauté est vraiment bien fichu.

Cailloux et bâtons

A côté de cela, ce nouvel épisode de Far Cry réussit à renouveler son gameplay tout en conservant certains des aspects qui ont fait son succès par le passé. Préhistoire oblige, on oublie les mitraillettes et autres snipers, et on troque tout cela contre des gourdins, sagaies et autres arcs. Ce qui fait toute la force de Primal, c’est en revanche la possibilité de contrôler les animaux sauvages. Le premier que l’on obtient est un chouette, qui vient remplacer le sniper pour toute la partie repérage des lieux. D’une pression sur une touche, on bascule dans les airs avec la possibilité de marquer les ennemis, de réfléchir à une stratégie d’attaque vue du ciel, etc. Puis on passe à l’assaut, dans un savant mélange d’action et d’infiltration, comme la série a su en proposer depuis plusieurs épisodes. On se cache dans les fourrés, on fait diversion, puis on ordonne au majestueux grizzli que l’on contrôle (coucou Leo DiCaprio) d’attaquer un groupe d’ennemis pendant qu’on se charge de ceux à l’opposé. Les possibilités sont innombrables, et l’arbre de compétence toujours aussi bien fait ainsi que le bestiaire conséquent apportent leur lot de nouveautés au fur et à mesure de la partie, renouvelant en permanence l’intérêt.

En parallèle, les développeurs d’Ubisoft ont fourni un travail remarquable sur la partie technique. Si le moteur du jeu est toujours le même que dans le précédent opus, les petits gars ont réussi à en tirer le meilleur pour proposer des décors absolument magnifiques. Certains PNJ auraient mérité de bénéficier d’un soin un peu plus poussé en termes de modélisation et d’animations, mais le rendu global est réellement bluffant et on se prend au jeu. Cette sensation est d’autant plus forte quand on s’intéresse à la bande-son, elle aussi remarquable. Le premier point essentiel est la langue utilisée par les personnages : celle-ci est une langue imaginaire, recréée par une équipe de linguistes à partir de ce qu’ils estiment être du proto-indo-européen, une langue préhistorique. Entendre ce dialecte barbare plonge directement dans l’époque, et heureusement que les développeurs n’ont pas commis l’erreur de proposer un langage « moderne » dans le titre ! A côté de cela, le reste de la bande-son est réellement bluffant, notamment en termes de bruitage. Se balader dans la forêt et entendre tous les bruits de la nature est saisissant, et on se prend au jeu. En pleine nuit, on a tendance naturellement à tendre un peu plus l’oreille pour compenser la mauvaise vision, et esquiver par exemple une meute de loups qui traînerait dans les parages. Un vrai bon boulot !

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