Présenté au cours de la conférence Electronic Arts du dernier E3 par un créateur timide et impressionné par la l’événement, puis aussitôt qualifié de jeu le plus mignon/enchanteur à venir sur consoles et PC, Unravel débarque enfin. Les attentes sont-elles comblées, les promesses tenues ?
Unravel : quand la vie ne tient qu’à un fil
Développé par le studio suédois de Coldwood Games, Unravel faisait quelque peu figure d’OVNI lors de la conférence du géant américain, plus habitué aux paillettes des superproductions annualisées qu’au charme de softs « indés » beaucoup plus intimistes. Le joueur y incarne Yarny, un petit personnage fait de laine, qui va replonger dans les souvenirs d’une vieille dame en parcourant un à un les cadres photos qui jonchent sa maison. Notre héros miniature va donc arpenter des niveaux variés, tous assez longs, en tentant de récupérer quelques petits objets symboliques pour cette femme. Dès les premiers instants, on comprend que le titre va apporter une dimension nouvelle par rapport aux autres puzzle-platformers que l’on a l’habitude de rencontrer. Du fait de sa condition d’être de laine, Yarny est en permanence relié par un fil à son point de départ, et se débobine au gré de ses pas. L’objectif va alors être de rejoindre une à une les différentes bobines éparpillées dans les niveaux pour pouvoir refaire le plein de fil et ainsi progresser à nouveau de quelques mètres. Il faut ainsi faire attention à l’itinéraire emprunté, le fil pouvant s’emmêler et s’accrocher aux éléments du décors si on multiplie les allers-retours. Si je craignais que cet aspect soit rapidement énervant à gérer, il se révèle vraiment très intelligent et offre quelques moments de réflexion supplémentaires très sympas, sans que cela ne soit frustrant.
Le fil n’est pas qu’un obstacle à la progression de Yarny, il est aussi l’un de ses principaux alliés. D’une pression sur la gâchette droite, il peut ainsi s’en servir à la manière d’un lasso et se balancer de prise en prise. C’est aussi un moyen de déplacer des objets ou des éléments du décor, de les relier entre eux, etc. Il faudra par exemple attacher un côté d’une balançoire au sol afin de pouvoir prendre de la hauteur du côté opposé. Le jeu offre également la possibilité de créer des ponts ou des tremplins de ficelle afin d’atteindre des endroits autrement inaccessibles. Chacune de ces possibilités est mise en place au fil de l’aventure de manière assez surprenante, avec une difficulté étrangement calibrée. On est ainsi rapidement obligés de se creuser les méninges et de bloquer sur certains passages très tôt dans le jeu, avant que la réflexion ne laisse sa place à des phases 100% plateformes beaucoup plus simples. Il faut avouer qu’on aurait aimé qu’Unravel propose une alternance plateforme/réflexion dans chaque niveau, comme il est de coutume généralement. Malgré tout, on prend un vrai plaisir à arpenter le jeu durant les quelques six heures nécessaires pour le boucler, en moyenne.
Il faut dire que plonger dans Unravel, c’est aussi en prendre plein la vue. Esthétiquement, le titre est une pure merveille. Yarny est tout petit et les décors nous font réellement ressentir cette sensation de vivre dans un monde qui n’est pas à notre taille, façon Chérie, j’ai rétréci les gosses !. Chaque niveau propose un point de vue nouveau, une atmosphère particulière, et on a toujours un peu plus hâte de découvrir ce que la suite nous réserve. Mention spéciale aux passages dans la neige, réellement bluffants et totalement photo-réalistes, à l’image du titre dans sa globalité. Nos oreilles ne sont pas en reste, avec des musiques à consonances nordiques vraiment plaisantes, même si certains thèmes peuvent lasser à la longue. L’ambiance en est malgré tout magnifiée, pour notre plus grand plaisir.