Ils sont encore peu nombreux, les joueurs à connaître la saga Army of Two. Pourtant, avec deux épisodes de très bonne qualité, la série éditée par Electronic Arts aurait de quoi séduire plus d’un gamer avide de sensations et d’action. Elle propose en effet à une équipe de deux soldats (d’où le titre, wahou !) de dézinguer des troupes entières de vilains terroristes aux intentions peu louables. Le concept des précédents épisodes reposait essentiellement sur la coopération entre Rios et Salem, les deux anti-héros vedettes, avec des scènes d’anthologie qui restent aujourd’hui encore dans la mémoire de ceux qui les ont traversées.

Aïe, aïe, aïe, Mexico !

L’arrivée de ce troisième épisode, sous-titre Le Cartel du Diable, m’a donc fait frétiller du bas ventre et c’est comme un petit enfant, complètement excité, que je déballais fébrilement l’emballage du jeu. Pour l’occasion, mon poto Benoit me rejoint, lui avec qui nous avons déjà sauvé l’Humanité plus d’une fois, et notamment dans le grandiose Force de Défense Terrestre 2017. Cette nouvelle aventure s’ouvre sur un premier constat quelque peu décevant pour les habitués de la série : exit Rios et Salem, on incarnera désormais Alpha et Bravo (bravo l’originalité, les gars, vraiment…), même si les deux autres zouaves seront toujours dans les parages.

Niveau scénar’, ça ne vole pas haut, avec une sombre histoire de kidnapping, de grands méchants mexicains qui veulent faire du mal à plein d’autres types, des « moyens méchants » plutôt stylés qui vont tout faire pour nous défourailler la tronche pour protéger les grands méchants, etc. En bref, du grand classique, et dans la veine de ce à quoi on pouvait s’attendre. Ce qui déplait tout de suite plus, et dès les premières minutes, c’est l’aspect du jeu. Messieurs, vous n’avez pas envisagé le fait que faire un jeu beau aurait pu jouer en votre faveur ? Parce que là, sérieusement, on reste coincé quelques années en arrière et on se demande même si Army of Two : Le 40ème Jour n’était pas mieux réussi à ce niveau. Parce que d’accord, l’action est intense et ça explose de tous les côtés, les murs partent en pièces, les véhicules ne font pas long feu et la zone de combat n’a pas grand-chose à voir avant et après les affrontements, mais tout de même. Mis à part les perso principaux, on reste clairement sur notre faim.

La coop’ pour les nuls

Autre question que l’on peut somme toute se poser après quelques minutes/heures de jeu : BORDEL, ELLE EST OÙ LA COOP’ ? Parce que selon moi, coopération ne signifie pas simplement marcher tranquillement l’un à côté de l’autre pour dégommer la tronche des centaines de types qui ont visiblement une dent contre nous. Non, ce qui faisait le charme d’Army of Two, c’était ces passages dos à dos où on cartonnait tous les cas soc environnants, c’était les séquences où un joueur avait un bouclier et aidait son pote à se planquer derrière (toujours présentes, mais bien trop rares et mal exploitées), ce genre de trucs. Là, tout a purement et simplement disparu pour faire place à une action certes efficace et diablement défoulante, mais qui manque clairement de profondeur. Le système de couverture n’est en effet pas optimal et parfois un peu trop rigide. La concurrence a progressé tandis que la saga a eu tendance à stagner. Où sont passées également ces moments où les joueurs devaient faire un choix moral, à la suite duquel une petite cinématique nous projetait dans le futur de la personne épargnée pour voir ce qu’elle devient et qui offrait par conséquent une rejouabilité importante au soft ?

Malgré tout, on retrouve ce qui a fait le plaisir de tous les joueurs de la série : entre chaque mission, il est possible de personnaliser son équipement et son personnage. Les fameux masques sont de retour, avec la possibilité pour les artistes en herbe de créer leurs propres modèles. D’ailleurs, si quelqu’un veut nous proposer un masque Conso-Mag, on lui offre un super cadeau. Si, si, sérieusement. Les armes bénéficient du même traitement avec moult machins et bidules à rajouter ici et là pour améliorer son bébé. Bref, sympatoche, et qui oblige à recommencer plusieurs fois le titre si on veut tout débloquer. Encore faudra-t-il trouver le courage de s’y replonger.

Il faut bien reconnaître que la formule ne fonctionne plus aussi bien que par le passé, la faute à un développement bâclé, à une série qui régresse plutôt que d’avancer. Le potentiel est pourtant fort, mais la faible renommée du jeu et les ventes assez peu convaincantes des précédents n’ont pas incité EA à proposer une expérience plaisante. Dommage, on aurait aimé pouvoir plonger dans une véritable bonne aventure.. On prend malgré tout son pied à certains moments, malheureusement trop rares.

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