Après avoir été réalisé pour la VR, et divisé en deux parties, voilà que Jurassic World : Aftermath revient dans une version collection sur la Switch. Est-ce que le jeu parviendra à faire le saut vers une jouabilité plus classique sans perdre ce qui lui donnait tout son intérêt à l’origine ? Rien n’est moins sûr…
Jurassic Park fait partie de mes œuvres cinématographiques préférées (j’ai bien dit « Park »). J’étais encore tout petit lorsque le premier opus sortait au cinéma, et je peux vous dire que je l’ai regardé plusieurs dizaines de fois… Pour l’avoir regardé à nouveau récemment, celui-ci fait toujours son petit effet et les vélociraptors me font toujours autant frissonner… Ce qui fait de moi le joueur parfait pour me (re)plonger dans cet univers aussi fascinant que dangereux. C’est donc avec un grand plaisir que j’ai lancé le jeu et force est de constater que graphiquement parlant, le cel shading utilisé ici fait plutôt bien le travail. Les environnements sont plutôt bien faits, les effets de lumières donnent l’impression de jouer à une bande dessinée interactive et le tout tourne sans trop de ralentissements. Le jeu aura donc bénéficié d’une plutôt belle optimisation donc. Mais c’est un parti pris qui tend à questionner car… pour un jeu censé faire peur, donner un aspect « cartoon » à l’ensemble est un choix audacieux… et pas forcément payant.
En effet, le jeu nous place dans la peau de Sam, qui part en avion sur l’île de Jurassic World afin de collecter les travaux de Mia, généticienne de son état. Vous vous en doutez, les choses ne se passeront pas aussi facilement et c’est via un joli crash que nous ferons nos premiers pas sur le complexe, après une première rencontre tendue avec un T-Rex. Car oui, les dinosaures se baladent en toute liberté, évidemment. Mia ayant été blessée durant l’accident, nous communiquerons avec celle-ci uniquement par radio. Le but ici étant d’aller dans différents endroits afin de récupérer les différents documents et autres informations disséminées ici et là, le tout en évitant de se faire bouffer par un dino de préférence. Ici, pas de combat ou autres. Notre survie dépendra uniquement de notre ruse et notre discrétion. Les vélociraptors seront sans arrêt à nos trousses et il nous faudra nous planquer derrière des murs, sous des tables, activer à distance des mécanismes pour distraire leur attention, etc…
Le gameplay rappelle beaucoup celui d’un Outlast, la caméra en moins, et en beaucoup moins réussi et flippant. Si en VR l’immersion devait être beaucoup plus importante, ici elle est forcément amoindrie, et c’est malheureusement ce fameux aspect BD de ce dernier qui n’aide pas vraiment à nous faire peur. L’ambiance est là mais pour autant, on se sent comme « détaché » et donc pas vraiment concerné. D’autant plus que la peur de mourir provient plus du fait de ne pas avoir envie de tout se retaper depuis le dernier checkpoint que du dinosaure en lui-même. La faute à une boucle de gameplay bien vite répétitive, et hormis quelques petits passages bien sympas, on regrettera un manque de variété dans les situations, ainsi que dans le bestiaire, qui changera légèrement sur la fin de l’aventure… si on a le courage d’aller jusque-là…
Vous l’aurez compris, si Jurassic World : Aftermath Collection n’est pas un mauvais titre, il m’a quand même déçu. Si les parties graphiques et sonores sont franchement plutôt réussies pour de la Switch, c’est malheureusement la direction artistique du titre qui, paradoxalement, ne permettra pas de vivre les émotions fortes espérées, le côté « cartoon » désamorçant le côté flippant du jeu. C’est dommage car le tout est agréable à regarder et tourne très bien. La répétitivité du titre n’aide pas non plus à l’immersion, sans compter sur le scénario qui ne casse clairement pas trois pattes à un raptor. Pas un mauvais jeu, mais un potentiel gâché car il y avait clairement de quoi faire ici… Une prochaine fois peut-être ?