la transparence et la vertuLa transparence. Un concept posé sur un piédestal dans la société actuelle, sous toutes ses formes. Que ce soit dans les médias, dans la vie politique, dans le fonctionnement de la justice. La transparence est partout. Partout elle est exigée. Wikileaks, Mediapart, les affaires Snowden ou Bettencourt le montrent. La transparence s’est imposée comme l’une des valeurs tendances. Voire comme une vertu. Idéalisée et sacralisée.

Dans son essai La Transparence et la Vertu, Daniel Soulez Larivière vient relativiser la nécessité de cette transparence et restaure l’importance du secret. En revisitant l’Histoire, de la République romaine à notre Vème République en passant par la Révolution française, l’auteur dénonce les dangers d’une revendication dogmatique de la transparence. Selon lui, trop de transparence risque même d’écorcher notre démocratie et notre système judiciaire (par exemple parce que les médias, par soucis de transparence, n’ont plus aucun respect pour le droit de la défense et de la présomption d’innocence, et qu’ils se muent en une justice médiatique totalement injuste.)

En fait, pour M. Larivière, la transparence n’est pas plus une vertu que le secret. Ce sont les deux facettes d’une même pièce. Du coup, il ne conteste pas la nécessité du savoir, mais il se refuse à toute moralisation du concept de transparence.

D’ailleurs, l’avocat de formation s’interroge. La transparence étant devenue une machine infernale qui balaye tout sur son passage, si elle s’impose à tous, partout et tout le temps, que va-t-il advenir du secret médical, du secret-défense ou de la diplomatie ? Ces quelques exemples illustrent bien qu’il faut trouver un équilibre entre secret et transparence. Mais dans le monde actuel, et notamment avec l’avènement des réseaux sociaux sur lesquels nous sommes poussés à exposer nos vies privées, y a-t-il encore la place pour les secrets?

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On en revient en quelque sorte à la théorie de George Orwell, développée dans son livre 1984, où tout le monde est observé. Daniel Soulez Larivière nous met en garde contre une telle société. Il propose d’ailleurs comme alternative le juge comme garant de l’équilibre entre la transparence et le secret.

Bref, pour ceux qui pensaient que la transparence la plus totale dans tous les aspects de notre société était une bonne solution, ce livre vous prouvera qu’il faut garder une petite place pour le secret et qu’il faut toujours trouver un équilibre.

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