Un thriller au féminin, j’adore… Sylvie Granotier fait figure d’exception dans cet univers majoritairement masculin. Avec Personne n’en saura rien, elle prouve une fois encore qu’elle n’a rien à envier aux plus grands du genre.

Jean Chardin, 40 ans, se retrouve à nouveau devant la justice, et la Cour d’Assises, pour des faits similaires à ceux pour lesquels il avait été jugé 19 ans plus tôt.

personneA le regarder, on imagine mal cet homme, les cheveux grisonnants, obèse, discret et serviable aux dires de tous, être l’auteur de crimes odieux passibles de la perpétuité. Il n’a pas l’apparence du petit délinquant et encore moins celui d’un criminel et pourtant… Sur le banc des victimes se tient Isabelle, 17 ans, courbée, le visage caché par de longs cheveux blonds en guise de remparts. Elle l’accuse lui, celui que sa mère continue d’appeler « son gros bébé », de l’avoir violée et tenté de la tuer ce 11 juillet 2009 alors qu’elle revenait de la plage mais pas seulement. Elle accuse celui qu’elle surnomme « l’ogre » d’avoir abusé d’autres jeunes filles, mineures qui ont toutes mystérieusement disparu. Comment Isabelle peut-elle le savoir puisqu’il n’a jamais été poursuivi pour ces actes ?

L’accusé, reconnaît les faits, la monstruosité de ses actes. Il pensait pouvoir maîtriser ses pulsions après ce premier séjour carcéral mais c’était plus fort que lui… Ses pulsions, l’animal hideux et sauvage, ont pris le dessus jusqu’à le pousser à commettre l’irréparable. Aujourd’hui, il est rongé par les regrets et la honte. Isabelle l’écoute sans jamais le regarder, impassible, raconter son enfance, sa vie de famille faite de non-dits, de silences car dans la famille Chardin, on s’aime, on parle de tout sauf de l’essentiel. Jean, son parcours familial, personnel, nous touchent. L’accusé est attachant, la victime glaciale, silencieuse, réfléchie. Leur version des faits concordent mais il manque une partie de l’histoire. L’un des deux ou qui sait, les deux, mentent comme s’ils avaient passé un pacte.

Tiendront-ils leur promesse jusqu’à la fin de l’audience ? Qui de la victime ou de l’accusé se révélera être le plus machiavélique ?

 

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