Récemment, l’éditeur Unexpected Games nous a sorti un jeu très en lien avec son nom (c’est-à-dire inattendu) : 3000 Truands. Sorti en français sous le (haut) patronage d’Asmodée, il plonge les joueurs dans un Far-West aux accents futuristes. Découverte…
A la fin d’un dix-neuvième siècle très « westernesque », l’avenir de l’humanité se joue peut-être dans une petite ville du Dakota, Graystone Gulch. Depuis cinq ans, la mystérieuse venue d’un voyageur du futur (Doc ? Marty ? C’étaient vous ?) met en effet la petite bourgade en ébulition. Il faut dire que lors de chacune de ses venues, le visiteur avait les bras chargés d’objets aussi étranges que futuristes : bidule portatif, bras robotique, boîte à images, oiseau mécanique, … Seulement voilà, le visiteur ne donne plus aucun signe de vie et les objets qu’il a laissés derrière lui commencent à susciter la convoitise. Vous le savez, les agents du très jeune bureau fédéral sont en route et d’ici quelques jours, ils mettront le butin sous clef. En tant que chef de gang respecté, vous avez bien l’intention de vous servir avant leur arrivée mais malheureusement, vous n’êtes pas la seule crapule de la région et vos concurrents semblent animés des mêmes mauvaises intentions que vous…
Pour une poignée de (crypto) dollars !
Dans 3000 Truands, chaque joueur incarne donc un chef de gang doté d’une main de cartes de poker. A chaque tour, il va en jouer une face cachée sur l’un des emplacements de son plateau personnel afin de réaliser l’action correspondante (gagner des dollars, jeter un œil à une carte butin, en récupérer une, etc.) mais aussi pour activer tous les renégats de sa bande affublés de la même carte. Bien sûr, le bluff est permis (voire encouragé) mais attention car libre à un de vos adversaires de dépêcher un de ses hommes de main pour mettre en doute votre honnêteté, au risque de nuire à votre réputation si le coup de bluff devait être avéré.
Après chaque action, le joueur pourra également recruter un nouveau truand à ajouter à sa bande. Il y en a trois différents qui sont en permanence disponibles mais faute d’y trouver son bonheur – ou de pouvoir se l’offrir – le joueur pourra à la place aller visiter le bureau du shérif (et pourquoi pas y libérer quelques hommes de main). A l’issue de la seconde (mais plutôt de la troisième) manche, le joueur doté de la plus haute réputation l’emporte.
Graystone Gulch, population : 3.026 habitants (dont 3.000 truands et autant de fieffés bluffeurs)
Nous le disions en préambule, 3000 Truands est un jeu inattendu. Il séduit par son thème, par sa mécanique simple mais bien rôdée mais aussi et surtout par son originalité. En effet, le titre du jeu aurait pu sembler présomptueux mais pas du tout, 3000 Truands renferme bel et bien 3000 Truands. Il faut comprendre par là que le jeu propose 50 cartes Caractère où apparaissent le visage du personnage ainsi que les cartes susceptibles de l’activer. En cours de jeu, pour créer des truands disponibles à l’achat, ces cartes Caractère seront glissées dans des pochettes Métiers (60 au total) et ces dernières – semi-transparentes – laissent apparaitre le costume du truand ainsi que sa capacité spéciale. La combinaison d’une carte Caractère et d’une pochette Métier donne donc un truand complet (et forcément original). Et la calcul est vite fait, 50 cartes Caractère à associer à 60 pochettes Métier, ça donne 3.000 possibilités allant du banquier crasseux à l’arnaqueur égoïste en passant par le chien bavard ou le cheval cruel.
Vous l’avez compris, en jouant différentes parties de 3000 Truands, vous aurez très (mais alors très très) peu de chances de tomber sur des combinaisons déjà vues. C’est évidemment un des plaisirs du jeu et une des raisons pour lesquelles il donne généralement envie d’y revenir. Cela dit, ce n’est pas la seule car 3000 Truands n’a pas fait un all-in sur sa seule diversité. Le jeu a aussi été bien pensé sur ses à-côtés et nous avons particulièrement apprécié sa dimension « bluff ». Bien sûr, on peut bluffer sur la carte jouée mais un adversaire attentif aura tôt fait de repérer une carte jouée un peu trop fréquemment par rapport à son occurrence dans la main d’un joueur. De la même façon, quand on consulte une carte butin, on peut y laisser un jeton indiquant sa valeur. Là-aussi le bluff est permis et il se voudra subtil car s’il serait dommage d’attirer la convoitise d’un concurrent, il le serait tout autant de se priver du point bonus qu’un jeton de bonne valeur ajoutera au butin…
En conclusion
3000 Truands est un jeu rafraîchissant et évidemment doté d’une très grande diversité. Il offre des parties pas trop longues (même si nous vous conseillons de toujours le jouer dans sa version en trois manches) et généralement disputées. En plus, il jouit d’une superbe direction artistique et d’un matériel de haute qualité. Un jeu tout simplement bluffant (si vous nous passez l’expression)…
3000 Truands, un jeu Corey Konieczka, illustré par David Ardila et Ink Voltage, édité par Unexpected Games et distribué en français par Asmodée.
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge : dès 12 ans
Durée moyenne d’une partie : 1 à 1h30