Tous les amateurs de jeu connaissent (par cœur) 7 Wonders. Le petit bijou signé Antoine Bauza et édité par Repos Production occupe en effet, et très légitimement, une place de choix sur la grande scène du théâtre ludique. Soucieux de décliner son jeu-phare dans une version plus accessible, plus rapide mais néanmoins tactique, le talentueux Antoine Bauza nous propose désormais 7 Wonders Architects. Est-il la nouvelle pépite que les fans de la première heure (et les autres) attendaient ? C’est ce que nous avons cherché à déterminer…
Avant toute chose, évacuons un point évident mais qui aurait pu engendrer un léger malentendu, non, 7 Wonders Architects n’est pas une nouvelle extension du jeu 7 Wonders. Bien sûr, il prend place dans le même (et riche) univers mais il s’agit bien d’un stand-alone complètement indépendant et qui ne nécessite d’ailleurs même pas d’être un familier du jeu original.
Plutôt Sostrate de Cnide, Charès de Lindos ou Phidias ?
Ne faites pas semblant, vous n’avez rien compris à ce sous-titre (nous non plus). En fait, il s’agit respectivement des architectes du Phare d’Alexandrie, du Colosse de Rhodes et du sculpteur de la Statue de Zeus à Olympie. Mais pourquoi ce soudain et inhabituel accès de culture ? Eh bien car il s’agit en quelques sortes de certains des personnages que vous pourrez incarner dans le jeu.
En effet, dans 7 Wonders Architects, chaque joueur va choisir une des sept merveilles du monde antique et va tenter d’en parachever la construction (idéalement avant les autres, surtout s’il pense être en tête du scoring). Le jeu se déroule de façon très simple, à chaque tour, un joueur prend une des trois cartes disponibles sur la table. Il peut s’agir de celle issue du deck situé entre lui et son voisin de droite, de celle issue du deck situé entre lui et son voisin de gauche ou de celle du deck central. Les deux premières sont visibles alors que la dernière (celle du deck central) est face cachée.
Parmi ces cartes, il en existe plusieurs types. Les ressources seront nécessaires à la construction de votre merveille, les cartes sciences vous permettront de développer des projets et donc de bénéficier de puissantes capacités spéciales, les cartes militaires seront utiles pour vous défendre (et pour attaquer vos voisins) et enfin, les cartes restantes vous octroieront des points bonus en fin de partie.
Pierre après pierre, guerre après guerre…
Dans son fonctionnement, 7 Wonders Architects est donc extrêmement simple mais il n’en reste pas moins un jeu délicieusement tactique. Bien évidemment, le choix de la carte à récupérer dépendra de votre stratégie, du choix disponible mais aussi du jeu de vos voisins directs. Certes, il ne faudra pas oublier de construire votre merveille (tout en récupérant au passage les différents bonus de construction) mais il faudra tout autant veiller à ne pas laisser à vos adversaires les cartes dont ils ont (parfois désespérément) besoin. Savoir déclencher une guerre au moment opportun, savoir priver un concurrent d’un jeton progrès qu’il convoite ou encore récupérer le très utile pion « chat-sacré » s’avéreront de temps à autre des choix plus rentables que de progresser dans votre construction.
En plus, pour diversifier le jeu, Antoine Bauza l’a rendu un peu asymétrique. Chaque merveille n’offre donc pas les mêmes points de victoire par étape de construction et la plupart d’entre elles octroient même un petit bonus à certains moments de leur édification. Chacune dispose en outre d’un deck qui lui est propre et qui est légèrement différent de celui des autres (un peu plus militaire pour le Colosse, un peu plus scientifique pour les Jardins Suspendus, etc.). L’équilibrage a dû être un sacré casse-tête mais il est réussi. On peut se tromper mais au cours de nos nombreuses parties, nous n’avons pas identifié une merveille plus susceptible de gagner qu’une autre. C’est un point essentiel et qui méritait donc d’être souligné.
Une huitième merveille qui renferme les sept autres
Nous posions la question d’emblée, 7 Wonders Architects est-il une huitième merveille ? Eh bien oui, sans conteste ! Il est aussi accessible que malin, aussi opportuniste qu’addictif. Les parties sont rapides, très souvent disputées et à peine une merveille construite, on a envie d’en rebâtir une nouvelle. Bref, ce 7 Wonders Architects a tous les atouts pour s’imposer comme le jeu familial incontournable de cette fin d’année.
En plus, le travail d’édition est admirable. Chaque merveille dispose de sa propre petite boîte dans laquelle viennent se ranger les cartes de la merveille mais également les cinq éléments en carton qui la constituent. Si ça gonfle un peu la taille de la boîte par rapport à ce à quoi nous nous étions attendus, ça facilite (et accélère) aussi grandement la mise en place et le rangement.
7 Wonders Architects, un jeu d’Antoine Bauza, illustré par Etienne Hebinger, édité par Repos Production et distribué par Asmodée.
Nombre de joueurs : 2 à 7
Âge : dès 8 ans
Durée moyenne d’une partie : 25 minutes