Alors que la série Walking Dead d’AMC a donné une notoriété mondiale encore plus marquée à cet univers, il ne faut pas oublier que tout a commencé avec les comics de Robert Kirkman et Tony Moore. Delcourt, maison d’édition qui se charge de la version française, se décide à sortir des versions estampillées « Prestige » de la saga. Voyons voir ce que ça donne pour les deux premiers volumes.
Au risque de me mettre les puristes à dos, je suis de ceux qui ont découvert cet univers via le show télé de la chaine américaine AMC. Etant quand même plutôt friand de comics, je me suis décidé à découvrir ce pan de l’univers de Walking Dead tout en regrettant qu’aucune édition plus « premium » ne soit disponible en France – oui, j’aime les jolis bouquins en hardcover. Mais maintenant, plus d’excuses, puisque les versions dites Prestige, basées sur les hardcover US d’Image Comics commencent à poindre le bout de leur nez chez nous.
A quoi s’attendre pour cette édition française ? Visuellement, ça ressemble comme deux gouttes d’eau auxdites éditions américaines qui étaient, il faut bien dire, très réussies et proposaient une continuité visuelle appréciable dans une bibliothèque entre les différents tomes – Image Comics en est au hardcover n°13, à l’heure où ces lignes sont publiées – ce qui est toujours le signe d’une collection réfléchie. La version française semble emboîter le pas à celle américaine et c’est une très bonne nouvelle. Papier de bonne qualité, couverture rigide au style sobre et efficace mettant en avant un personnage à chaque volume, tout est impeccable.
Au niveau du contenu en lui-même, il devrait ravir ceux qui ne veulent rien rater de Walking Dead : Les épisodes #1 à #12 sont inclus dans le tome 1 et les #13 à #24 dans le tome 2 – cela représente 2 de nos volumes français classiques en couverture souple par tome. Le premier Prestige inclus l’épisode spécial consacré à Morgan, entre les deux chapitres et le second nous fait découvrir celui nous présentant une partie du passé du groupe de Tyreese, en fin de volume. On espère que les tomes à venir vont intégrer les autres arcs consacrés à des personnages en particulier. Petit bonus, ces éditions Prestige nous permettent d’accéder à des dessins conceptuels, à l’intégralité des couvertures et même à une postface pas inédite mais très intéressante.
Au niveau scénaristique, le premier volume nous raconte comment le héros, Rick, se réveille du coma causé par l’issue inattendue d’une fusillade. Il découvre alors un monde empli de morts qui se sont réveillés. Il fait la connaissance de Morgan et son fils puis part à la recherche de sa famille. Outre la référence évidente à 28 jours plus tard, ce premier volume nous présente son héros principal, tout en le rendant très humain. La narration fait la part belle au développement des personnages en général et de Rick et sa famille en particulier. Globalement ce tome voit une opposition entre des personnages qui ont compris que l’humanité ne se relèverait peut-être jamais de la crise – Rick – et d’autres qui croient encore que les autorités vont rétablir l’ordre, comme Shane. Le destin de celui-ci a d’ailleurs une portée beaucoup plus importante que dans la série, à mon avis et marque une rupture réelle, qui va se concrétiser dans le volume 2 : les personnages vont devoir abandonner une partie de leur humanité pour survivre.
C’est d’ailleurs l’objet des dernières pages du second tome, où Rick prononce un discours devant le reste du groupe, qui essaie de réguler ce retour à une certaine sauvagerie, et où il réaffirme que la survie va pousser les survivants à des choix difficiles et à renoncer aux normes sociétales qui régissaient leur vie auparavant.