Au début de l’amour, a été sélectionné pour le Prix Jean Monnet de Littérature européenne 2016. Judith Hermann signe son récit avec une plume talentueuse et lyrique, son écriture est simple. L’écrivaine allemande garde son univers simple ; une atmosphère captivante dans laquelle elle nous entraîne du début jusqu’à la fin du roman.
Stella, jeune infirmière, vit dans le quartier résidentiel d’une petite ville avec son mari et sa petite fille de quatre ans, Ava. Sa vie est calme, quasiment monotone. Un jour, un homme qu’elle ne connait pas, vient sonner chez elle. Etant seule, elle ne lui ouvre pas, elle ne veut pas avoir cette conversation que ce dernier demande avec insistance. Peu à peu, les habitudes s’installent, l’homme vient tous les jours, seulement lorsqu’elle est seule, et il sonne. Au fil des jours, Stella amasse tous les objets que l’inconnu dépose dans sa boite aux lettre après avoir sonner, ce sont des mots, des enveloppes, des objets.
La jeune femme a peur, une peur qui la ronge. Ce harcèlement quotidien va lui faire prendre conscience de la routine dans laquelle elle s’est installée. Peu à peu, Stella va remettre en cause tous les piliers de sa vie, les différences entre ce qu’elle voulait être et ce qu’elle est maintenant. Elle supporte les visites quotidiennes de cet homme jusqu’au jour où l’énervement prend le dessus. L’homme ne peut plus s’arrêter de venir chez Stella, ces visites sont devenues comme une drogue pour lui.
Selon moi, le roman aurait mérité plus de rebondissements, plus de mouvements. En effet, l’histoire s’articule autour de la vie de Stella, autour de sa vie quotidienne et de son métier. La monotonie de la vie de la jeune femme se reflète dans l’écriture de ce roman. Il me semble regrettable que le récit ne soit pas assez rythmé, presque morne.