Deux moi est sorti sur Netflix ce mois de juillet. Le film raconte l’histoire de Rémi et Mélanie, qui vivent plus ou moins la même existence sans toutefois se connaître. Pourtant, leur mal est plus profond et ils vont chacun devoir réapprendre à vivre, tout en restant des inconnus l’un pour l’autre. Les rencontres ne sont finalement pas si faciles dans les grandes villes.

Deux vies parallèles

Quelques séquences filmées rappellent la construction des split screen, qui permettent de séparer le cadre en deux tout en le reliant diégétiquement. Ici, les split screen se font au sein du même plan. Mélanie et Rémi sont à côté, dans le même espace, sans pour autant se connaître ; ils s’ignorent naturellement, alors que le long-métrage relie leur vie respective. Chacun connaît une période de dépression, chacun souffre d’un mal qu’il n’arrive pas à nommer, et chacun se laisse porter par la vie sans la prendre en main.

En cela, Deux moi est un film très intéressant. Ce n’est pas un film romantique, basé sur une histoire d’amour ; les personnages sont plutôt liés malgré eux. Leurs appartements sont à côté et tous les deux surplombent la gare du Nord : immobiles, ils regardent les trains passer. Cette thématique ferroviaire est primordiale, car elle démontre la passivité des deux protagonistes. Ils restent statiques, le visage neutre, face aux mouvements rapides des trains qui passent d’un point à un autre sans s’arrêter. Les trains ont un objectif que Rémi et Mélanie n’ont pas.

La conscience comme réponse à l’existence

Cependant, alors que Mélanie dort trop, Rémi n’arrive pas à trouver le sommeil. Le résultat est pourtant le même ; tous deux manquent de discernement et de joie de vivre. Ils n’ont pas confiance en eux, et lorsque leurs psychothérapeutes respectifs leur demandent pourquoi ils ont réagit de telle manière, ils répondent « je ne sais pas« . Cette indécision se ressent dès le début du film, lorsque le PDG de Rémi lui demande de dire un mot qui le définit et qu’il répond ne pas savoir. En définitive, il est plus facile de s’oublier que de se reconnaître soi-même.

Hostiles aux séances avec un psy, ils s’y rendent pourtant d’eux-mêmes. Le film nous apprend qu’il faut également faire confiance à la vie au lieu d’essayer de tout prévoir de loin et de se laisser aller. Si l’on est assez curieux et ouvert à la vie pour la laisser nous surprendre, alors elle peut nous apporter du bon. En d’autres termes, la conscience de notre passé nous permet de devenir actif dans notre présent, et peut-être ainsi accéder au bonheur.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.