Depuis quelques temps, la société Konami semple reprendre du poil de la bête dans le domaine du jeu vidéo, notamment en ressuscitant les franchises Metal Gear, Silent Hill et Suikoden, toutes ayant un nouveau jeu prévu cette année ou l’année prochaine. Cependant, quelqu’un manque à l’appel: Castlevania. À l’aube de ses 40 ans, la franchise n’a plus eu droit à un jeu depuis 2014 avec le nanardesque Lords of Shadow 2 (je pèse mes mots) qui s’est pourtant bien vendu. Les adaptations animées cartonnant sur Netflix, il est curieux que Konami n’ait pas saisit cette opportunité pour rouvrir les portes du château de Dracula (à moins que…) mais il n’y a pas à s’inquiéter car il suffit de jeter un œil à la scène indépendante pour voir des jeux inspirés par Castlevania, certains tout aussi bon… d’autres moins.
C’est un joli parcours que celui parcouru par Migami Games. Ayant fait leurs premières armes avec des fan games Castlevania (le diptyque The Lecarde Chronicles), les développeurs ont rapidement commencé à plancher sur des jeux inspirés par la franchise de Konami. Le premier fût Wallachia: Reign of Dracula, portant clairement ses influences dans son cœur. Le second est Chronicles of the Wolf qui vient tout juste de sortir.
Au XVIIIème siècle, dans le sud de la France, la Bête du Gévaudan fait régner la terreur. Chaque nuit, elle traverse les forêts, les montagnes et les villages en quête de proies. L’Ordre de la Croix Rose envoie Matéo Lombardo, un jeune chevalier, mettre un terme au massacre mais au soir de son arrivée, son escouade se fait attaqué par la bête. Sauvé de justesse par une mystérieuse jeune femme, Matéo est le seul survivant. Décidé à venger ses frères d’arme et à établir la vérité, Matéo se met donc en quête de la bête que nulle personne n’a réussi à tuer.
Chronicles of the Wolf s’inspire donc d’une vraie série de meurtres ayant principalement eu lieu dans ce qui est aujourd’hui la Lozère où l’on compte approximativement une centaine de victimes. L’affaire connaîtra diverses interprétations changeant des éléments de l’histoire dépendant de la version. La Bête du Gévaudan a inspirée le théâtre, la littérature, voir le cinéma (Le Pacte des Loups de Christophe Gans, bien entendu). Il était donc temps d’amener la bête dans le monde du jeu vidéo et quoi de mieux qu’un Metroidvania pour faire l’affaire ?
![ss_7ce08a3b9fe72b203545ab21b69e4fc67b4362d5.1920x1080-1024x576 [Test PC] Chronicles of the Wolf: Le pacte des Leus](https://i0.wp.com/www.conso-mag.com/wp-content/uploads/2025/06/ss_7ce08a3b9fe72b203545ab21b69e4fc67b4362d5.1920x1080.jpg?resize=1024%2C576&ssl=1)
Vous croiserez le fer avec la bête à plusieurs reprises au cour de votre périple.
En dehors de la bête, l’influence principale du jeu reste Castlevania, particulièrement son second opus, Simon’s Quest. Un héros vêtu de rouge, un cycle jour/nuit qui influence la puissance des monstres, des villages à visiter et des quêtes à remplir… le jeu porte son hommage sur le cœur. Parfois un peu trop, car, disons-le, Simon’s Quest est un vieux jeu, sorti presque dix ans avant que Symphony of the Night ne vienne proprement instaurer les codes du Metroidvania. Même si Chronicles of the Wolf au aussi des influences de SOTN, ces dernières se font malheureusement éclipser par des décisions de game design qui ont de quoi faire lever le cil.
L’un des éléments le plus important pour ce genre de jeu est l’exploration. Naviguer à travers divers tableaux, avoir un sentiment de progression en surmontant des défis qui étaient impossibles quelques minutes/heures auparavant, faire mumuse avec les nouvelles capacités acquises en cours de partie. Malheureusement, Chronicles of the Wolf n’excelle pas dans ce domaine et ça lui est fatal. Le jeu est incroyablement lent, aller d’une zone à une autre paraît prendre une éternité si bien qu’on a l’impression de jouer à un jeu d’aventure avec la vitesse d’un Castlevania: The Adventure (si vous savez, vous savez) et ce n’est pas du tout amusant. Les combats dans les Metroidvania ne sont pas toujours ce qu’il y a de meilleur mais comme ces jeux accordent généralement une grande liberté de mouvement, il est possible de ruser et d’avoir le dessus sur un monstre coriace (voir tout simplement d’éviter le combat). Toutefois, Matéo étant aussi tendu qu’une grand-mère traversant un sol mouillé, ce sont les monstres qui se feront un plaisir de réduire votre (maigre) jauge de vie à néant car ils auront toujours l’avantage sur vous et ils cognent fort. Je ne vous raconte pas le nombre de fois où je me suis retrouvé à boire une précieuse potion parce que ma jauge de vie se retrouvait quasi-vide après avoir été touché deux ou trois fois. Ce n’est pas plaisant à jouer et comme votre personnage met 200 ans à monter de niveau, on voudrait presque éviter les combats; sauf que les éviter voudra dire que vous aurez encore plus de chances de mourir vite dans les prochaines zones. Un véritable cycle vicieux.
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Parlez aux villageois pour vous guider vers votre prochaine destination et profitez-en pour faire le plein dans votre inventaire.
Si je dois toutefois accorder des points positifs pour le jeu, c’est clairement dans les graphismes et la bande-son. Nous avons donc à nouveau droit à un magnifique pixel-art dont seul les espagnols semblent posséder le secret avec des sprites de personnages détaillés, de magnifiques décors de forêts, cavernes, montagnes et châteaux ainsi que des designs de boss inquiétants.
Du côté de la bande-son, Jeffrey Montoya, éternel collaborateur de Migami Games est ici accompagné de Oscar Araujo qui avait déjà signé la Bo des jeux Lords of Shadow. Cette collaboration apporte au jeu une bande-son ambiante et orchestrale parvenant à retranscrire le climat d’incertitude et de peur qui règne dans la contrée. Certains dialogues du jeu sont doublés en anglais. Si la prestation des PNJ est généralement correcte mais sans plus, on soulignera le retour de Robert « Robbie » Belgrade (notamment connu pour avoir interprété Alucard dans Symphony of the Night) en tant que narrateur qui vient ponctuer certains moment clés du récit.
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Les fantômes que vous sauvez vous offriront des broches qui vous permettront de changer temporairement le statut de votre personnage (ici la régénération).
Chronicles of the Wolf est un bon jeu sur le papier mais une fois la manette dans les mains, on se retrouve avec un Metroidvania lent, frustrant et peu intuitif. Peut-être qu’avec quelques mise-à-jour, la pilule pourra mieux passer mais si vous voulez un jeu d’action-aventure avec une difficulté plus classique, il se peut qu’il soit à votre goût.
Chronicles of the Wolf est disponible sur Steam, consoles PlayStation, consoles Xbox et Nintendo Switch.