Quand le studio Lucky Duck Games a annoncé qu’il allait proposer une version française de Dog Park, tous les cynophiles un peu ludistes (et tous les ludistes un peu cynophiles) ont sabré le champagne et ont donné double ration de croquettes à leurs amis à quatre pattes. Désormais le jeu est là et l’équipe de Conso-Mag a voulu savoir si celui-ci était digne des meilleurs concours canins ou s’il appartenait plutôt au canisite du parc municipal… Voici quelques éléments de réponse.
Eh oui, même le dog-sitting est un secteur où la concurrence fait rage. En votre qualité de promeneur de chiens professionnel, vous le savez mieux que quiconque et si vous voulez continuer à attirer les plus beaux chiens du quartier dans votre chenil, il va falloir vous montrer à la hauteur de votre réputation. D’ailleurs, le soleil est à son zénith, les chiens sont en laisse et les friandises et les jouets (aka les meilleures armes du dog-sitter) sont dans votre sac. Ne serait-il pas l’heure de la promenade tant attendue ?

Promenons-nous dans les bois le parc
Dog Park est un jeu familial qui mélange habilement différentes mécaniques pour mettre les joueurs dans la peau de (fiers) dog-sitters. Il se découpe en quatre tours lors desquels les joueurs sélectionneront les chiens qu’ils souhaitent intégrer à leur chenil, choisiront ceux qui partent en promenade, glaneront des récompenses lors de celle-ci et finalement rentreront à la maison pour affronter le regard (de chien battu forcément) des animaux qui sont restés au chenil.
En soi, le jeu n’est pas plus compliqué que ça mais attention, il n’est pas simpliste pour autant. Déjà, c’est leur réputation que les joueurs mettront en jeu lors de la phase d’enchères pour le recrutement des chiens. Il ne faudra donc pas être trop dispendieux au risque de finalement perdre beaucoup de points pour un chien qui n’en rapporte pas tant. Ensuite, il faudra être capable d’anticiper les tendances des promenades à venir pour en maximiser les bénéfices tout en restant attentif aux capacités spéciales de chaque chien. Enfin, il ne faudra pas non plus négliger de surveiller les chenils adverses afin de ne pas se faire coiffer au poteau sur les objectifs de majorité de fin de partie…


Mais alors, il a du chien ce jeu ou non ?
Sans avoir besoin de révolutionner le genre, Dog Park réussit à séduire son (large) public. Les différentes mécaniques qui s’y imbriquent fonctionnent très bien ensemble et en font un jeu à la fois accessible et agréable. Mais s’il séduit, c’est aussi, et c’est une évidence, grâce à son thème. Celui-ci est même tellement accrocheur (qui n’aime pas les chiens ?) qu’on se demande pourquoi un tel jeu n’est pas sorti plus tôt.
Lors de chaque partie, on se plaît à découvrir les nombreuses races de chien, à en apprécier les caractéristiques et même à lire les petites anecdotes qui figurent en bas des cartes. De plus, la qualité du matériel est tout simplement irréprochable (même si les illustrations, que nous jugeons personnellement assez bien dans le thème, feront débat).
Bref, Dog Park est un jeu capable de parler au plus grand nombre. Son univers attirera forcément de nouveaux joueurs vers le monde ludique et si les auteurs ont voulu le garder accessible pour cette raison, ils n’ont pas non plus choisi de le réduire à un simple jeu de collections. Ici, il faudra anticiper, prendre quelques risques et bien gérer les différents aspects de son jeu. Tous ces éléments réunis (et auxquels on peut ajouter une très belle diversité dans les races de chien disponibles) font de Dog Park une intéressante porte d’entrée vers la gamme des jeux familiaux (et même initiés si affinités).

Dog Park, un jeu de Lottie & Jack Hazell, illustré par Holly Exley, Dann May et Kate Avery, édité en version originale par Birdwood Games et en français par Lucky Duck Games.
Nombre de joueurs : 1 à 4
Âge : dès 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 60 à 75 minutes