Parmi les titres PS Vita les plus populaires, il en est un qui a fait l’unanimité auprès de la presse et des joueurs, et Sony compte bien en faire profiter le plus grand monde en apportant sur PS4 ce Gravity Rush : Remastered. Un jeu créé par Keiichiro Toyama, grand nom du survival horror à l’origine de Silent Hill ou de la saga Forbidden Siren. Que vaut ce portage sur console de salon ?
Kat s’envoie en l’air
Gravity Rush nous glisse dans la peau de Kat, une jeune adolescente amnésique qui débarque dans la cité volante d’Herskeville, une ville aux ascendants steampunk réellement magnifique. Kat n’est pas venue seule, puisqu’elle est accompagnée d’un drôle de chat cosmique, qui lui confère le pouvoir de contrôler la gravité. On va donc passer notre temps à nous envoyer en l’air avec Kat, à se mettre la tête à l’envers et visiter tous les coins et recoins de cette ville à l’architecture incroyable. Scénaristiquement, on est dans une production japonaise et ça se voit : ça part dans tous les sens, ça mélange des thèmes ultra-légers à des considérations beaucoup plus spirituelles. Au final, on ne comprend pas grand-chose mais on passe un moment extrêmement agréable durant la dizaine d’heures nécessaire pour venir à bout des 21 chapitres que compte le jeu. Pour les courageux qui veulent réussir tous les défis contenus dans cette édition qui comprend également les DLC du jeu de base, comptez grosso modo le double de temps.
Sur PS Vita, le jeu avait réussi à s’imposer en grande partie grâce à son style graphique particulier. Pour le passage sur PlayStation 4, les développeurs ont accompli un très bon travail de portage et, globalement, c’est une véritable réussite. Certes, la claque est nettement moindre, et on laisse un peu moins passer la modélisation assez quelconque des PNJ notamment, mais le rendu en cell-shading fonctionne toujours très bien. L’identité visuelle est également renforcé par des cut-scenes réalisées sous forme de BD de très bonne qualité, même si on aurait également aimé pouvoir voir de belles vidéos réalisées avec le moteur du jeu (ou pas d’ailleurs, l’époque des cinématiques de Final Fantasy me manque après tout…). Côté ambiance, on retrouve également des musiques absolument excellentes composées par Kohai Tanaka, spécialiste nippon de la discipline.
Ce qui fait la force de Gravity Rush : Remastered, aussi beau soit-il, c’est avant tout son gameplay. Jouer avec la graviter, marcher au plafond et aux murs, voler et se déplacer dans toutes les dimensions offre un sentiment vraiment grisant. D’une pression sur L1, Kat se fige dans les airs et un petit viseur apparaît afin d’indiquer la destination à atteindre en appuyant à nouveau sur la touche. Personnellement, je vous conseille de désactiver d’entrée de jeu les fonctions gyroscopiques de la DualShock et de vous contenter de viser au stick, au risque de réellement choper une belle envie de vomir. Car si le principe est réellement bien fichu, le fait de jouer avec la gravité fait bien souvent tourner la tête et, lors de certaines phases, on se perd totalement. Où est le sol, où est le plafond ? Certains niveaux un peu plus « abstraits » que la ville classique sont un vrai calvaire à ce niveau et vous aurez parfois du mal à vous y retrouver. Pour vous en sortir, petit conseil : usez et abusez du clic sur R3, qui recentre la caméra et vous permet de mieux jauger les situations. A part cela, c’est un vrai plaisir de contrôler Kat, qu’il s’agisse d’exploration simple ou des phases de combats. Ces derniers incluent très bien la dimension gravitationnelle dans les affrontements, la palette de mouvements progressant au fil de l’aventure avec un petit aspect RPG sympathique.
Gravity Rush : Remastered est un très bon jeu, qui gagne à être connu. Quand on sait que le titre est proposé pour une petite trentaine d’euros, on aurait tort de s’en priver !