Une auteure sur laquelle j’avais « flashé », une maison d’édition jeune et branchée et une envie furieuse de tout savoir…
Voici l’interview croisée de Jordane Cassidy et de son éditeur Terry (Editions Reine-Beaux).
Bonne lecture !
Comment est née la maison d’édition Reines-Beaux ?
Reines-Beaux est née d’une envie, d’un besoin. Un besoin de changement, tout d’abord, et une envie de pouvoir prendre des décisions, des libertés. Début 2014, je discutais de mes déboires avec l’une de mes patronnes, lui expliquant que j’aurais voulu me lancer dans autre chose, mais que l’idée d’ajouter une quatrième maison d’édition à mon emploi du temps me faisait vraiment très peur. C’est tout naturellement qu’elle m’a demandé pourquoi je n’ouvrais tout simplement pas ma propre maison d’édition, en m’assurant qu’elle était certaine que de nombreux auteurs seraient prêts à s’engager dans l’aventure. J’étais complètement effrayé à l’idée de me lancer encore plus loin dans les dangers professionnels, d’autant que cela faisait à peine un an que j’avais fait les démarches déjà périlleuses de passer en traducteur freelance.
Mais l’idée s’est mise à me trotter dans la tête. Je passais mon temps à chercher des noms, des logos, des slogans, des auteurs aussi, parfois au point de ne pas arriver à m’endormir. Je me suis alors rendu compte que je ne pourrais pas m’en débarrasser, ne pourrais pas tourner la page, tant que je n’étais pas certain que ce serait un fiasco assuré. J’ai donc contacté les auteurs sur la liste que l’on m’avait donnée. La plupart ont répondu présents, avec beaucoup d’engouement pour certains, et au lieu de mettre un terme à cette folie, l’idée a continué à germer, avec le soutien de mon mari, des amis et des auteurs. Le reste a été un labyrinthe de démarches et de paperasses légales.
D’où vient le nom de votre maison d’édition ?
De « rainbow », le mot anglais pour « arc-en-ciel ». Je voulais un nom qui d’emblée ferait comprendre à tous que nous prônions le droit à la différence. Les « éditions Arc-en-ciel » existant déjà au Canada, j’ai abandonné cette idée-là et me suis penché sur la version anglaise, à laquelle j’ai rajouté la « French touch » et le côté ambigu, à la fois féminin de « reines » et masculin de « beaux ». Toutes les personnes, anglophones comme francophones, à qui j’ai proposé l’idée, ont acquiescé avec beaucoup de vigueur et bien que j’ai continué pendant quelques semaines à chercher d’autres noms, j’ai vite compris que c’était celui-là qui avait été adopté.
Quelles sont vos motivations en tant qu’éditeur ?
Ma première motivation a été et sera toujours de faire partager les histoires qui m’ont fait vibrer. C’est mon côté traducteur qui garde le dessus. J’aime faire plaisir, que ce soit à la famille ou aux amis ; rien n’est comparable à un sourire sincère sur le visage d’une personne qui m’estchère. Arriver au même résultat sur plusieurs centaines de visages ? Quelle euphorie. Et si, en tant qu’éditeur et à ma petite échelle, je peux apporter un peu de réconfort, ou soyons fou, un peu d’ouverture d’esprit dans ce monde parfois brutal, alors je serais le plus comblé des hommes.
Quel fut le premier livre publié ?
Il y a ex aequo ! Nos deux premiers livres ont paru le 12 septembre 2014 : Aime-moi, de Piper Vaughn et La Morsure de Lucius, de K-lee Klein.
Vous avez accepté de publier le premier roman de Jordane Cassidy « Je te veux ! … loin de moi » que j’avais déjà eu l’occasion d’interviewer pour mon blog. Pouvez-vous nous toucher deux mots sur cette rencontre ?
Elle est apparemment née d’un pari. Une amie de Jordane l’avait mise au défi de poster un « appel à maison d’édition » et, j’ai oublié comment, je suis passé devant et je lui ai envoyé le lien vers notre site web. Jordane est alors venu me parler en privé, m’a posé des questions auxquelles j’ai répondu du mieux que je pouvais entre deux cartons (nous étions en plein déménagement) et de fil en aiguille elle nous a soumis son manuscrit, que le comité de lecture a accepté avec plaisir.
Jordane, quel sentiment avez-vous eu quand la maison d’édition Reines- Beaux a accepté de vous publier ?
« Alléluhia ! » ! Le seul mot qui est sorti de ma bouche. Il faut savoir que je ne suis pas vraiment passée par la voie » classique » de la quête d’éditeurs.
Pour quoi et pour qui écrivez-vous ?
Je suis auteur mais je ne pense pas pouvoir prétendre avoir » la fibre de l’écrivain ». Je fonctionne au feeling. Ce n’est pas une nécessité absolue pour moi d’écrire. Je n’aime simplement pas faire toujours la même chose. Je varie mes plaisirs et l’écriture est une de mes multiples activités. J’ai un bagage littéraire que je mets simplement en application pour dire : » Tiens ! Pourquoi ne pas écrire une histoire ! « . ça a commencé avec des fanfics il y a 7 ans. J’ai fait des pauses, j’ai eu des périodes très productives, d’autres moins. Je suis assez irrégulière en fait. C’est surtout parce que ça m’amuse d’écrire quelque chose qui fait sourire, de parler d’amours difficiles et parce que certaines choses m’inspirent que je le fais. J’ai toujours eu de la chance car ce que j’écris, plaît en général, car c’est léger et plutôt captivant. Ce n’est pas prise de tête, genre psychopathe ou suicide collectif ! Le truc qui plombe un peu plus le quotidien. Ma romance est drôle, plutôt sensuelle et plein de pep’s. Ça bouge beaucoup en fait. C’est bien pour les lectrices fleurs bleues, les rigolotes, les fanas de romantisme mais aussi les fans de Fifty ou de Dear you et même les fans de mangas shojos car tout est très imagé. Certains se retrouveront peut-être dans certaines situations. D’autres moments feront battre le palpitant. Toujours est-il que s’il y a du plaisir et un sourire à la fin, ça me va.
« Je te veux !… loin de moi » est une romance qui se déclinera en quatre tomes. Pouvez-vous nous en dire davantage sur cette aventure romanesque ?
Je voulais écrire une histoire où la fille n’est pas une vierge effarouchée mais bien une nana avec du punch, qui peut être compréhensive comme têtue, dire « merde » comme « je t’aime » la minute d’après. Je la voulais déroutante. Et par opposition, nous avons Ethan qui est tout l’inverse. Il a cadré sa vie, l’a formaté pour ne plus se laisser prendre par les sentiments, se faire avoir. Il a tout fait pour que rien ne lui échappe. Il s’est fait un masque qui le cache de ses blessures, une carapace pour ne pas à avoir à dévoiler son vrai « lui ». Bref, il s’est fait son propre maquillage pour cacher sa vraie nature. Un maquillage qu’il a peaufiné au point de devenir lui-même PDG d’une start-up de maquillage. Il domine son monde, il ne laisse pas de failles se dessiner… du moins avant que Kaya arrive dans sa vie. Elle va totalement le déstabiliser dans ses convictions. Elle ne se laisse pas amadouer, voit en lui un connard et compte bien rester elle-même.
Ce qui apparaît de cette saga est tout d’abord le caractère attachant des personnages. Kaya et Ethan sont entiers. Ils ont des colères, des surprises, des craintes, des tristesses et déceptions. Cela s’engueule, s’agace puis sourit, s’embrasse pour mieux se rebalancer des piques derrière. C’est un amour vache, un » je t’aime, moi non plus » rythmé.
Il n’y a pas un seul point de vue. On a un mélange des points de vue, ce qui fait que l’on suit les ressentiments de chacun dans chaque scène. On est spectateur interne et externe à eux. Là où l’on pourrait croire qu’il n’y a pas de surprises en pensant que tout est dit sur eux, il n’en est rien car ils demeurent toutefois imprévisibles et on ne peut déterminer comment l’avenir va se démêler pour eux. On a aussi le point de vue de chaque personne qu’ils rencontrent et qui va alimenter la découverte de leur caractère et pousser leur relation vers quelque chose de plus intime.
Chaque tome va dans cette avancée. On va monter crescendo dans leur relation. Leur amour va couver puis naitre et enfin s’épanouir au fil des tomes mais de façon un peu anarchique. Ce n’est pas une romance classique avec le schéma rencontre / sentiments / flirt / amour / sexe. Chez eux, tout est fait n’importe comment. ça flirte sous couvert d’ultimatum, ça se taquine dès que possible, ça s’insulte pour dire « je t’aime ». Un vrai code dans leur communication va apparaître pour dire ce qu’ils ressentent pour l’autre.
On dit souvent que le premier roman est souvent autobiographique. Est-ce le cas pour ce premier roman ?
Pas du tout ! D’une part parce que si cela avait été le cas, j’aurais carrément fait un témoignage, d’autre part parce que ma vie n’a rien de rocambolesque comme mon roman. Les romances poussent souvent à l’exagération des situations abracadabrantes et la fréquence rapprochée de celles-ci donnent un rythme à l’histoire et aspirent à garder en haleine la curiosité du lecteur. Mais nos vies sont bien souvent plus monotones, plus routinières, moins extravagantes et c’est en ça que les gens aiment les romances : on les sort du quotidien. Raconter sa vie n’a rien de palpitant, je pense. Les romances sont des rêves sublimés par des mots que nous lisons.
Par contre, je peux m’inspirer de lieux visités ou d’observations de cas du quotidien.
Ecrivez-vous en musique ?
Oui. J’ai même une playlist de chansons qui pourraient aller pour la saga. La musique me motive ou me met dans une ambiance particulière pour une scène particulière. Les slows pour les moments intenses, les musiques rythmées pour les moments plus cool et drôles. J’écoute de tout donc ce n’est pas un problème pour varier mon plaisir !
Où peut-on se procurer « Je te veux !…loin de moi » ?
Il sera disponible en version numérique et papier le 10 avril 2015 sur Amazon, Fnac, Kobo, Smashword, Itunes via internet uniquement.
Nous supposons que le second tome est en cours d’écriture. Quand pourra-t-on lire la suite des aventures de Kaya ?
Le tome 2 est encore en écriture mais touche à sa fin. Il sera plus long que le 1er. Nous n’avons pas encore fixé de date mais la couverture est déjà faite. Mais pour ceux qui l’ont lu, il est mieux que le 1, en toute modestie. Tout simplement parce que le tome 1 présente les personnages et l’intrigue et le tome 2 rentre un peu plus en profondeur dans l’histoire. Kaya et Ethan mettent en application le contrat qui les lient et par conséquent, on en découvre plus sur eux. Leur relation évolue un peu moins dans le conflit mais toujours dans les embrouilles pour ne pas avouer que tout est prétexte à comprendre et apprécier l’autre. Les moments tendres sont plus importants aussi et on découvre de nouveaux personnages secondaires.
En fait chaque tome marque une étape dans leur relation.
Comment peut-on vous joindre ?
Via Reines-Beaux : www.reines-beaux.com
mais aussi sur ma page Facebook et Twitter.
Un dernier mot pour vos futurs lecteurs ?
Tout d’abord, merci aux lecteurs de monbestseller pour leurs commentaires et votes. Grâce à vous je suis arrivée en tête du classement sur plus de 1000 ouvrages publiés. Merci également à ceux qui me suivent depuis le début : on y est ! Vous allez enfin avoir ce tome 1 dans vos mains !