Ah, Aliens. Quel chef d’oeuvre de la science-fiction ! La saga a même, d’une certaine manière, défini le genre et nombreuses ont été les licences à s’en inspirer, que ce soit au cinéma ou encore dans les jeux vidéo.
Avec Aliens : Colonial Marines, les développeurs de Gearbox Software placent les fans de la licence quelques temps après les évènements d’Aliens : Le Retour, second opus de la série. Le groupe de marines dont vous faites parties est envoyé sur LV-426, une poignée de jours seulement après que Ripley ait réduit en cendres tout ce qui s’y trouvait, pour résumer. On aura ainsi droit de passer pas mal de temps sur cette planète, en plus des indispensables scènes dans les couloirs obscurs de vaisseaux glauques à souhaits. Au long de l’aventure, on retrouvera bien évidemment des personnages ou des éléments faisant office de clin d’oeil pour les fans de la série, comme retrouver les jambes de Bishop, par exemple. Au risque de glisser quelques erreurs ou anachronismes ici et là…
Ce n’est à vrai dire pas la seule erreur commise par Gearbox, studio qui nous a pourtant offert récemment l’excelent Borderlands 2. A vrai dire, le jeu en lui-même pourrait être qualifié de gigantesque erreur, si on n’est pas très sympa. Il ne faut pas oublier que l’on parle là d’un jeu à licence – ce qui est rarement bon signe, même si plusieurs exceptions viennent confirmer la règle – qui a été repoussé de, grosso modo, quatre ans. Le projet a en effet été annoncé en 2006.. ça ne nous rajeunit pas ! Malheureusement, même à cette époque, le titre serait passé pour un produit poussif et mal fini, c’est dire.
Techniquement tout d’abord, le soft est une insulte aux ingénieurs qui conçoivent les consoles. Alors que la nouvelle génération va débarquer prochainement, on est en droit d’attendre des titres qui exploitent à fond les capacités de la bécane. A la place, on a droit à des modèles 3D au rabais, des effets de lumière ultra-datés et un bel aliasing qui vient parfaire le tout. Chapeau bas. Constat plus ou moins identique avec l’intelligence artificielle, là encore pas du tout au niveau. Alors que les Aliens sont normalement de terribles prédateurs, capables de se faufiler et d’attaquer de façon terrible, on se retrouve avec des monstres ultra-basiques qui nous courent dessus sans réfléchir, prêts à ingurgiter des chargeurs complets d’armes certes fidèles aux films, mais qui n’ont vraiment rien d’exceptionnel. Nos coéquipiers aux doublages calamiteux ne sont pas en reste et auront tôt fait de vous faire péter un plomb. Ajoutez à cela un level design plus que moyen, un mode multi anecdotique (même s’il permet de se glisser dans la peau d’un Alien, ce qui reste sympatoche par moments) et vous obtenez l’une des plus grosses déceptions de ce début d’année.
Vous l’aurez compris, Aliens : Colonial Marines n’a rien de l’excellent jeu espéré. A peine correct pour les énormes fans de la saga, le titre n’a absolument rien à faire valoir. A des années lumières de ce que nous sommes en droit d’attendre à l’heure actuelle, le jeu aura tôt fait de squatter les rayons d’ocaz’ des revendeurs, malheureusement. On se retrouve avec un énième jeu à licence raté et un sévère goût d’amertume dans la bouche. On aurait préféré que l’acide craché par les bestioles en cours de partie nous brûle la rétine dès le départ pour ne pas avoir à supporter le calvaire plus longtemps. Bien joué, Gearbox.