C’est avec plaisir que l’on a réceptionné Anarchy Reigns récemment à la rédac’, un titre qui n’a pas fait énormément parler de lui avant sa sortie mais qui a pourtant un avantage énorme sur d’autres jeux : le C.V. de ses créateurs. Le bébé a en effet été conçu par les mecs ultra talentueux de chez Platinum Games, l’une des rares boîtes à faire un quasi sans-faute au niveau développement à l’heure actuelle. Pour rappel, ils ont été à l’origine des très bons Mad World, Vanquish mais surtout de l’excellent Bayonetta, référence désormais incontestable du beat’em all.
Fort de ce postulat de départ, le jeu a su gagner notre sympathie bien avant que l’on insère la galette dans la console. Malheureusement, on va bien vite déchanter après quelques minutes manette en mains. Il faut savoir que le soft a été pensé pour le multijoueur, ce qui n’est clairement pas la force des studios de développement japonais, pas franchement habitués à nous gâter à ce niveau. Un “beat’em all multi” qui, sur le papier, a de quoi séduire, mais ne parvient finalement pas à nous procurer une once de plaisir.
Jouable jusqu’à 16 en ligne, le titre dispose également d’un mode solo insipide qui nous demandera de choisir entre Jack, le héros de Mad World précédemment cité, et Léo, un type à la recherche du grand vilain qui vient de casser la gueule à Jack. Vous suivez ? Non ? Pas très grave, le scénario n’étant là que pour justifier les affrontements qui vont suivre. Les combats s’enchaînent en effet sans discontinuer, le tout dans des arènes laides à souhait. Des ennemis aux Q.I. d’huîtres défilent sans cesse, n’attendant que de se faire exploser par l’un des combos très moyens disponibles. On passe de scène sans saveur en scène sans saveur, on ne prend jamais son pied, et c’est bien dommage. D’autant plus que ce passage par le solo sera plus ou moins obligatoire puisqu’en plus de servir de terrain d’entraînement, il permet de débloquer une grande partie des 16 personnages du jeu (à noter qu’un code est offert avec certaines versions du jeu pour débloquer la toujours aussi pulpeuse Bayonetta).
Une fois en ligne, la donne est plus ou moins la même. Si la dizaine de modes de jeux présente promettait pourtant pas mal d’amusement, on se retrouve bien trop souvent avec des combats brouillons et pas franchement amusants. La faute en partie à un gameplay ultra rigide pour un titre du genre et qui est difficilement expliquable. Lorsque l’on sait que le studio a accouché de quelques uns des softs les plus nerveux et fluides de ces dernières années, on a du mal à comprendre comment des personnages aussi patauds et molassons peuvent avoir vu le jour. Le titre est clairement à la traîne techniquement, que ce soit en matière de gameplay ou de réalisation graphique. Ne restent que les doublages français à mourir de rire – contre leur gré malheureusement – pour nous remonter le moral. Dommage !
Anarchy Reigns aura finalement été l’une des premières déceptions en provenance de Platinum Games. Compte tenu de la qualité finale du titre, on comprend un peu mieux pourquoi celui-ci n’a pas fait énormément parler de lui auparavant. C’est dommage, car quelques idées auraient mérité un meilleur sort et auraient pu aboutir au développement d’un jeu intéressant malgré tout. Anarchy Reigns n’a à vrai dire que son petit prix (30 euros) à mettre en avant. Malgré cela, on passera clairement notre chemin, sans hésitation. Vous feriez bien d’en faire autant !
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