Crytek, spécialiste de l’explosion de rétine depuis pas mal de temps maintenant, débarque une fois de plus sur le devant de la scène avec Crysis 3, toujours édité par nos bons amis d’Electronic Arts. Pour cette troisième aventure, on se glisse dans la peau – et la nanocombinaison – de Prophet. Voix grave, style impeccable et aisance dans le meurtre silencieux sont de rigueur.
Alors qu’on avait réussi à sauver New York et, accessoirement, le monde, d’une menace extraterrestre dans Crysis 2, la situation ne va pas beaucoup mieux au début de ce nouvel opus. Prophet est détenu prisonnier par le CELL, qui a pris soin de le cryogéniser pour ne pas risquer de se faire déboiter la tête pendant le sommeil de ses gardes. Pendant les quelques vingt années qui se sont écoulées depuis les événements du second opus, le CELL a pris possession de la technologie alien pour proposer une énergie révolutionnaire au monde, à bas prix. Puis, comme tout bonne entreprise qui se respecte, le CELL a décidé de renverser la situation à son avantage en augmentant drastiquement les prix, couvrant la population de dettes et l’obligeant à travailler dans des camps pour rembourser. La tyrannie est à la mode, mais un groupe de résistants – dont fait partie Psycho, le héros de Crysis : Warhead – semble bien décidé à inverser la tendance.
Ni une, ni deux, la résistance libère Prophet et l’enrôle dans ses rangs. L’objectif : détruire le générateur extraterrestre situé en plein coeur de New York pour que la situation s’inverse irrémédiablement. Bien évidemment, la situation partira clairement en couilles tout au long des sept chapitres qui composent la campagne du titre, mêlant les Cephs (les E.T. dont on parlait un peu plus haut) aux débats. Clairement, le scénario ne vole pas très haut et on aurait aimé que cette trilogie se conclut de manière un peu plus classe, un peu plus élaborée. Malgré tout, on passe un bon moment durant les 6 petites heures (seulement) nécessaires à boucler la trame principale.
Ce qui fait le charme de Crysis 3 réside toutefois ailleurs, comme d’habitude dans la saga. La nanocombinaison de Prophet est en effet au coeur du gameplay, ce qui permet de différencier le titre de la majorité des FPS habituels. Grâce aux boutons de tranche, il est en effet possible de passer en mode Armure pour devenir, grosso modo, invincible pendant un laps de temps défini. Ceux qui préfèrent l’infiltration opteront davantage pour le mode Camouflage qui rend Prophet invisible et permet des kills furtifs du plus bel effet. Ces deux modes nécessitent de l’énergie pour pouvoir fonctionner, et certains regretteront que la jauge ne se vide pas suffisamment rapidement, rendant le soft très facile dans les modes de difficulté classiques. Le gameplay est en effet pensé pour procurer une sensation de puissance énorme au joueur : la présence de lunettes de visée permettant de verrouiler les adversaires, de pirater les tourelles ennemis pour les retourner contre eux ou encore la présence de mods qui améliorent encore la combinaison ne font rien pour changer cette impression. La présence de l’arc dans l’inventaire, l’arme la plus classe du jeu, apporte également un plus indéniable à l’epxérience. Ce rapport proie/chasseur par rapport à l’ennemi est tout bonnement excellent, et on en redemande ! Personnellement, j’ai tout bonnement adoré cette sensation de toute-puissance, mais ce n’est pas le cas de tout le monde.
Vous l’aurez compris, Crysis 3 m’a beaucoup plu, à l’inverse de nombreux journalistes spécialisés et indéniablement blasés. On ne peut bien évidemment que louer le travail de Crytek concernant la technique du jeu, qui vient sublimer l’expérience proposée. Si le soft est absolument magnifique sur PC, la version console que nous avons pu essayer n’est pas en reste et propose des décors de toute beauté. Certaines scènes sont à couper le souffle ( je pense notamment à la fin de la mission du barrage) et les effets proposés tout au long de l’aventure sont magnifiquement maîtrisés. La végétation ultra vivante, l’eau ou la pluie battante sont, à mon sens, au top et classent le jeu parmi les plus belles productions jamais créées.
Allez, on conclut en signalant un multijoueur à 12 plutôt sympathique – si la communauté persiste dans le temps – et on obtient une vraie bonne surprise pour ce début d’année. Une de plus, j’ai envie de dire, en attendant la sortie de BioShock Infinite.