Il y a des moments où des jeux sortent sans que l’on sache vraiment pourquoi. Rambo : The Videogame fait clairement partie de ceux-là. Annoncé il y a un bout de temps dans la plus grande discrétion, le soft s’était montré petit à petit et pas mal de monde a commencé à regarder tout ça de plus prêt, sentant bon le « chef d’oeuvre » arriver. Par chef d’oeuvre, je n’entends pas un titre de la qualité d’un The Last of Us qui remporte trophée sur trophée, mais plutôt d’un jeu qui restera dans les annales dans la catégorie « jeu un peu moisi mais sur lequel on s’amuse comme un gosse ». Un peu comme ce qu’a pu proposer un Earth Defense Force 2017 à l’époque.
Rambo est un jeu d’un autre temps, bloqué une bonne dizaine d’années en arrière. Le genre du jeu, déjà, a plus ou moins totalement disparu de la circulation. Alors qu’on pouvait s’attendre à un jeu d’action à la première ou troisième personne, on se retrouve ici avec un rail shooter à la manière du bon vieux Time Crisis de nos salles d’arcade préférées. Le personnage se déplace tout seul et il faut aller flinguer tous les méchants qui trainent à droite à gauche de l’écran, se servir de temps en temps d’un élément du décor pour faire un carton (vous savez, les fameux barils rouges qu’on retrouve un peu tout le temps), puis passer à la zone suivante. On peut se planquer derrière un élément du décor le temps de recharger ou afin d’éviter une grosse salve, envoyer des grenades et, de temps à autres, passer dans un mode Rage permettant de déglinguer tout le monde bien plus facilement. Et voilà. Côté gameplay, on n’en aura pas plus ! Alors si le concept fonctionnait très bien sur bornes d’arcade ou à la maison avec un véritable flingue en main (enfin un véritable flingue en plastique, me faites pas dire ce que j’ai pas dit !), jouer à un rail shooter à la manette a, à mon sens, beaucoup moins d’intérêt…
Esthétiquement, graphiquement et techniquement, le jeu est à des millions d’années lumière de ce que l’on est en droit d’attendre d’une PS3 en fin de vie. Les modèles 3D utilisés sont quasiment tous identiques, qu’il s’agisse de soldats américains ou vietnamiens. Même si le procédé est identique dans des jeux à bien plus gros budgets comme Ryse par exemple, il n’empêche que cela ruine complètement l’immersion, déjà pas bien forte à la base. Pourtant, ça partait plutôt pas mal de ce côté là avec la présence des voix officielles de Sylvester Stallone/Rambo et du colonel Trautman, de quoi assurer le fan service. Le jeu est d’ailleurs clairement destiné aux fans, les néophytes de la saga étant clairement mis à l’écart par un scénario très peu expliqué. L’ensemble des trois premiers films est ainsi traité (oui, le dernier volet a été zappé…) sans que des liens évidents ne soient faits. Dommage.
En bref, Rambo est le jeu qu’on attendait qu’il soit, mais nous déçoit quand même encore. Alors que je pensais vraiment m’amuser sur le jeu malgré une qualité limitée, je n’ai vraiment pas pris de plaisir à jouer, et je ne pense pas être le seul dans ce cas. Au cas où vous voudriez vous faire un avis par vous-même, Rambo : The Videogame est vendu 32,99 euros frais de port inclus.