Quand le type à l’origine de titres aussi géniaux que Monkey Island ou Maniac Mansion débarque avec un tout nouveau jeu, on ne peut que s’en réjouir. Ron Gilbert déclarait il y a quelques temps que ce concept lui trottait dans la tête depuis un petit moment maintenant, et c’est donc avec un grand plaisir que nous nous sommes lancés dans l’aventure. Dès l’écran-titre, on fait connaissance avec la voix off du jeu, qui n’est autre que la Caverne dans laquelle va se dérouler l’aventure. Oui, la Caverne parle, et alors ? On vous en pose des questions ? L’occasion d’apprécier au premier abord les doublages – tout en anglais, sous-titrés – absolument sensationnels du jeu. Cette voix est tout simplement grandiose, mise en valeur par un humour toujours décapant. Du grand art.
Vient ensuite le moment de rencontrer les différents personnages du jeu. Au nombre de sept, ils possèdent chacun une histoire qui leur est propre et des niveaux liés dans l’aventure. Pour votre première partie, il vous faudra en sélectionner trois parmi le chevalier, le fermier, la voyageuse dans le temps, le moine bouddhiste, les jumeaux, l’ingénieure en informatique et l’aventurière. Votre choix déterminera les niveaux parcourus dans l’aventure, chacun disposant d’un tableau spécial en plus de ceux communs à tous.
Dès les premiers instants, on ressent clairement l’inspiration point’n click du titre, genre dont Ron Gilbert est expert, au détail près que l’on dirige réellement les personnages. Il s’agit encore une fois de résoudre énigmes et autres situations complexes en utilisant des objets, des techniques particulières qui demandent pas mal de réflexion. La difficulté est toutefois savamment dosée, et si les réponses sont parfois loin d’être évidentes, il est très rare de rester bloqué un long moment dans une zone précise. Au fur et à mesure, on apprend également à utiliser le pouvoir particulier de chaque personnage, celui-ci étant utile uniquement – ou presque – dans le niveau qui lui est dédié. Des niveaux qui racontent l’histoire sombre des différents protagonistes, véritables enflures qui n’hésitent pas à écraser tout le monde sur leur passage pour parvenir à leur but. Une petite satyre saupoudrée d’humour, comme on l’aime.
Insistons bien sur ce point : The Cave, derrière ses allures de jeu « intellectuel », est une véritable perle d’humour, à classer au même niveau que les ténors du genre que peuvent être Portal et consorts. Le tout est magnifiquement servi par la réalisation sympathique du jeu, plaisante à l’oeil sans être exceptionnelle. On pourra éventuellement regretter les animations un peu trop rigides de certains persos, mais rien qui ne vienne réellement gâcher le plaisir de jeu. Un plaisir qui durera approximativement 5 heures pour votre premier run, le titre obligeant à refaire le parcours trois fois pour découvrir l’intégralité des niveaux dédiés aux personnages (au nombre de sept, par fournée de trois, si vous avez bien suivi !). Allez, ajoutons un petit mode coop à trois en local, et on obtient la petite perle de ce début d’année. Oui, ma bonne dame !
On pourrait en parler pendant des heures, mais le mieux à faire serait encore de lancer un gros « FONCEZ L’ACHETER, BORDEL ! ». The Cave se pose indéniablement comme l’une des nouvelles références des plateformes de téléchargement en ligne. On a été littéralement captivés par l’ambiance exceptionnelle du soft, attachés à ces personnages, véritables raclures hautes en couleurs. Proposé à 1200 MS Points sur le XLA (une quinzaine d’euros), le titre ne doit surtout pas être manqué. Capito ?