Dernier né de Matthew Vaughn (père du reboot X-Men : First Class et de Kick-Ass), le film Kingsman a été au cours de ces deux dernières années l’objet des convoitises de tout fan de comics qui se respecte. Se voulant volontairement à contre courant des films d’espionnages jugés trop serieux, -rappelant les premiers James Bond avec la surabondance de gadgets et de clichés- Kingsman surprend par son esthétique soignée et par ses scènes d’actions millimétrées. Vaughn arrive à nous emmener dans un monde où violent ne rime plus avec choquant, mais avec élégant.
Réajustez le nœud de votre cravate, faites craquer vos poings et prenez votre parapluie, car on part sauver le monde.
« Un homme n’est rien sans les manières. », la phrase favorite de tout gentleman qui se respecte. Il se pourrait bien qu’il s’agisse aussi de l’idée à retenir de ce film : la rencontre inattendue entre l’Upper Class londonienne et Eggsy (Taron Edgerton), un orphelin vivant dans les banlieues, luttant contre les institutions et l’autorité. Repéré par Galahad (Colin Firth), le jeune homme va vite se retrouver au sein de l’autorité secrète Kingsman, une sorte de mystérieuse confrérie aux moyens illimités et à l’efficacité redoutable. Son but ? Protéger la couronne britannique.
Force est de remarquer le jeu des acteurs. Le « méchant » de ce film, le milliardaire et philanthrope Valentine (Samuel L. Jackson), antithèse parfaite de Galahad, qui décide de réduire la population de la planète en ne gardant que les personnages les plus importants. Une sorte de portrait malsain de Noé, ayant peur du sang et s’habillant comme Matt Pokora dans ses jeunes années. De l’autre côté nous avons Colin Firth, icône british par excellence. Par sa maîtrise de la situation, Galahad s’impose rapidement comme un mentor pour Eggsy, un jeune homme en manque de repères et de compréhension de la part de ses proches.
La remarque mérite d’être faite, il n’y a aucun doublage dans le film, les scènes d’actions ayant été réalisées par les acteurs. Ainsi, il a fallu près de six mois d’entraînement à Colin Firth pour maîtriser les techniques de combat (mot indice : église, je n’en dis pas plus). Le combat, justement. Le réalisateur arrive à orchestrer ces scènes de rixe comme un ballet, avec l’aide du très talentueux compositeur Henry Jackman, ainsi qu’avec l’appui de musiques dantesques (Money For Nothing de Dire Straits ou Give It Up de KC & The Sunshine Band, pour ne citer qu’elles). Chaque acteur, chaque figurant sait exactement ce qu’il doit faire, et à quel moment. Cela nous donne donc des scènes d’actions intenses et jouissives, pendant lesquelles il est difficile de décoller les yeux de l’écran, la bouche grande ouverte comme un enfant découvrant ses jouets de Noël et disant un léger mais communicatif « Wow ».
Maintenant je vous laisse, je vais boire un Vodka-Martini, mélangé au shaker et pas à la cuillère. Sinon c’est pas du jeu.