Cette fin d’année va être chargée, très chargée, en termes de sorties jeux vidéo. Aujourd’hui, c’est le surprenant La Terre du Milieu : l’Ombre du Mordor qui nous intéresse, un savant mélange de ce qui se fait de meilleur en termes de jeux d’action/aventure, saupoudré d’une bonne dose de Seigneur des Anneaux. Que vaut ce titre intrigant ? Réponse tout de suite.

Assassin’s Creed : Mordor Asylum

Lors de son annonce, beaucoup ont été surpris de découvrir un titre aussi ambitieux dans l’univers de Tolkien. D’autres ont immédiatement tiqué, allant jusqu’à croire à un très bon fake, tant les inspirations du jeu de Warner sont évidentes. En effet, les premières vidéos de gameplay nous montraient ont dévoilé un jeu clairement « inspiré » de la saga Assassin’s Creed, à la différence prêt qu’on troque ici les toits de Florence et autres Rome pour arpenter les terres sombres du Mordor. Le joueur incarne Talion, un rôdeur du Mordor, assassiné par la Main Noire de Sauron en même temps que toute sa famille. Malheureusement pour lui – et heureusement pour nous – plutôt que de rejoindre sa femme et son fils dans l’au-delà, notre héros va se retrouver coincé entre le monde des morts et celui des vivants suite à une malédiction qui le lie à l’esprit de Celebrimbor, l’un des créateurs des anneaux de pouvoir, personnage bien connu des fans de la mythologie Tolkien. Sa mission va donc être de se venger de la Main Noire afin de pouvoir trouver le repos éternel. L’occasion de croiser une tête connue en la personne de Gollum, ou de comprendre un peu mieux l’ensemble de l’oeuvre.

Le titre nous jette donc en plein milieu du Mordor, une zone de jeu assez vaste mais qui n’égale pas celles des Assassin’s Creed les plus récents, par exemple. Très rapidement, on retrouve ce qui fait le succès des jeux d’Ubisoft, à savoir un personnage agile, capable de courir, sauter, escalader toutes sortes d’obstacles à la manière d’Ezio et compagnie. De ce point de vue, difficile de dire que le jeu ne s’est pas inspiré du géant, et si la recette fonctionne forcément très bien, cela me pose malgré tout un petit problème. Talion peut tout faire comme Altaïr, jusqu’aux assassinats aériens en tombant sur ses proies depuis un promontoire en hauteur. AC n’est pas la seule licence dans laquelle pioche le jeu, puisque le système de combats est très proche de celui que l’on retrouve dans les récents Batman (Arkham Asylum, City et Origins). Je n’ai que peu jouer à ces titres pour avoir un avis complet sur le sujet, mais les avis sont sans partage. Pour autant, doit-on le reprocher à L’Ombre du Mordor ? Je ne pense pas, tant le tout prend admirablement bien en termes de gameplay. Les combats se révèlent très rythmés, bien cadencés et chorégraphiés. Talion alterne entre son épée et l’équivalent de sa lame secrète, les troquant parfois pour son arc pour éliminer des cibles à distance. Ce qui fait la puissance des affrontements, ce sont également les pouvoirs spectraux qu’il est possible de débloquer au fil de l’aventure grâce à Celebrimbor. Il faut au moins ça pour venir à bout de combats complètement dantesques opposant parfois le héros à 40 ou 50 orcs simultanément.

Organigramme au pays des orcs

Parmi ces orcs, on en retrouve différentes sortes. Les orcs de bas étage, suivis des capitaines puis des chefs de guerre. LE gros ajout de L’Ombre du Mordor, c’est son système Némésis, qui établit une hiérarchie entre tous les orcs de l’armée de Sauron. Ainsi, on rencontre régulièrement des orcs de niveaux supérieurs ayant des troupes sous leurs ordres, disposant de points forts et faibles et d’une identité propre. En les tuant, on récupère non seulement des runes permettant d’améliorer ses armes, mais aussi des points de pouvoir octroyant les nouvelles capacités du héros. Mais surtout, on affaiblit l’armée de Sauron dans son ensemble. Une armée toujours en proie à des conflits internes, les orcs souhaitant systématiquement grimper dans la hiérarchie. Ainsi, à partir du moment où un orc lambda parvient à nous tuer – même si on réapparaît juste après, puisqu’on est déjà en mort en fait, si vous avez bien suivi – celui-ci va entrer dans l’échiquier, obtenir un titre (Mickaurk le Boucher, ou quelque chose dans ce style par exemple) puis entretenir des conflits avec d’autres capitaines. Durant la partie, on rencontre donc des événements aléatoires où deux capitaines s’affrontent, par exemple. Libre à nous alors d’intervenir ou non pour faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre, voire de décimer les deux, afin de faire bouger l’échiquier dans le sens qui nous arrange. Cette dimension stratégie devient même beaucoup plus importante dans la deuxième partie du jeu durant laquelle il est possible de prendre des orcs sous ses ordres. Rien ne nous empêche donc de prendre le contrôle d’un orc de bas étage, puis de le faire prendre du galon jusqu’à ce qu’il devienne le garde du corps de l’un des chefs de guerre. Ainsi, au moment où on attaquera ce dernier, il sera possible de « réveiller » l’orc pour qu’il combatte à nos côtés et ainsi bénéficier d’un avantage certain. En bref, ce concept est absolument magnifique, même si dans la pratique il devient un peu redondant au fil du jeu et aurait mérité d’être plus développé encore.

Globalement, le jeu est donc très bon dans son fond, même si tout n’est pas parfait. En plus de la trame scénaristique principale – qui ne vole pas haut, il faut bien le reconnaître.. et quelle fin merdique ! – on a droit à de très nombreuses missions annexes diverses et variées, à des objets à chercher, des défis de chasse ou de cueillette à accomplir, etc. En bref, le jeu est réellement complet et a de quoi occuper le plus hardcore des joueurs pendant de très longues heures.

Sur sa forme, le jeu de Warner n’a pas grand-chose à se reprocher. Techniquement on n’est pas au niveau des meilleures productions actuelles, mais L’Ombre du Mordor s’en tire malgré tout avec les honneurs, surtout dans la deuxième partie du jeu, plus colorée et chaleureuse que la première. La bande sonore est elle très réussie, y compris au niveau des doublages français plutôt corrects dans l’ensemble.

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