« À bord d’un paquebot, deux inconnus s’affrontent lors d’une partie d’échecs. L’un d’eux n’est autre que Czentovic, homme d’origine modeste, mais champion du monde en titre. Le second est un énigmatique aristocrate, qui n’a jamais pratiqué les échecs que mentalement. Le narrateur, intelligent et fin psychologue, découvre alors, au fil d’une partie toute en rebondissements, le passé de ces deux génies, et comprend qu’une partie d’échecs se joue autant sur l’échiquier, qu’en dehors. »
L’histoire que nous livre Stefan Zweig (également connu pour ses correspondances avec Rolland) dans sa nouvelle Le joueur d’échec raconte comment un inconnu du monde des échecs, sans médaille ni reconnaissance dans cette discipline, parvient à tenir tête à Czentovic, champion du monde du jeu. Deux champions que tout différencie. Czentovic est un redoutable tacticien aux origines modestes, tandis que son challenger, un aristocrate, n’a pu pratiquer les échecs que mentalement, dans sa geôle.
L’écriture est belle, les phrases courtes et précises. L’auteur transporte ses lecteurs dans son monde sans la moindre difficulté ! Le discours des différents joueurs se différencie des autres avec brio. En effet, c’est un récit en abyme. C’est-à-dire que deux récits viennent s’intercaler dans le récit principal, et ils sont d’une importance capitale pour la compréhension de l’histoire.
Les personnages sont tous instructifs, et chacun à son propre caractère. Malheureusement, à mon goût, ils ne sont pas assez développés. Les acteurs secondaires du récit sont, quant à eux, presque mis à la trappe ! Le livre se rattrape malgré tout grâce aux idées que l’écrivain nous transmet par rapport à la morale des manies et de ses héros.
L’histoire est intéressante, surtout d’un point de vue historique. Voir comment les deux personnages de Stefan Zweig ont évolué depuis leurs enfances est vraiment très intéressant.