Bernard Werber fait indéniablement partie des auteurs français les plus appréciés dans l’hexagone, mais également au-delà de nos frontières. Auteur de séries de livres comme les célèbres Fourmis, il s’est également illustré avec une suite de bouquins traitant de la mort et de l’au-delà. C’est depuis le premier opus de cette saga, Les Thanatonautes, que je suis personnellement un grand admirateur de l’écrivain et de l’homme. Avec Le Sixième Sommeil, Werber délaisse la mort pour s’intéresser à un sujet tout aussi passionnant : celui du sommeil et du monde des rêves.
Le livre nous fait suivre les aventures d’un homme – ou plutôt d’une famille – fasciné par l’étude du sommeil, qui tente par tous les moyens de comprendre et d’atteindre le sixième sommeil, celui qui permet d’influer directement sur son inconscient, et bien plus encore. Tel un explorateur, Jacques Klein va suivre les traces de sa mère et parcourir le monde pour en apprendre toujours plus sur le monde des rêves. Werber nous fait alors découvrir la tribu Senoï, aujourd’hui disparue, qui vouait un véritable culte au sommeil et aux rêves. Comme à son habitude, l’auteur parvient à mixer de belle manière roman et propos un peu plus scientifiques, intrigues et réflexions sur le monde, l’Humain et la conscience collective.
Malheureusement, je n’ai pas réussi à retrouver le Werber que j’ai aimé avec les Thanatonautes. Ou peut-être que si, et que je l’ai retrouvé un peu trop. En effet, le cheminement du roman m’a énormément fait penser à son ancien ouvrage, le monde des morts troquant sa place à celui du rêve. Mais alors que cette excursion dans l’au-delà m’avait fasciné, je n’ai pas retrouvé ici le plaisir de dévorer les quelques 400 pages de l’ouvrage de manière presque compulsive. Est-ce parce que le livre est moins bon, le sujet moins intéressant ? Ou simplement beaucoup trop proche dans son style ? Difficile à dire.
Par ailleurs, j’ai trouvé le livre assez déséquilibré car découpé en trois parties de qualité très inégales. Si la première, prenant place principalement à Paris, pose les bases d’une aventure qui s’annonce intrigante et réellement excitante, la seconde en Malaisie est beaucoup trop calme, descriptive et beaucoup moins intéressante. La dernière reprend un rythme plus soutenu et clos le bouquin sur une bonne note, mais qui laisse malgré tout un goût amer en bouche.