Le Royaume de Valeria, nous l’avons d’abord chèrement défendu avant de tenter d’en ceindre la couronne ! Mais aujourd’hui, nous basculons de l’autre côté du mur d’enceinte. L’éditeur Lucky Duck Games nous propose en effet de rejoindre les rangs des ennemis du Royaume pour mettre ce dernier à feu et à sang. Il va sans dire que nous avons relevé le défi (oui, avec l’écume aux lèvres et dans un rire cruel)… Bienvenue dans les Sombres Royaumes de Valeria.

La prospérité et la renommée de Valeria se sont bâties sur votre malheur et sur vos cuisantes défaites. Galvanisés par leur puissance et ivres de leur opulence, les nains, les elfes et les humains de Valeria n’ont eu de cesse d’empiéter sur vos terres sacrées et de vous repousser toujours un peu plus vers les Ténèbres dont beaucoup disent que vous êtes issus. Mais cette fois, c’en est trop ! Il est l’heure de faire jouer les tambours de guerre et de montrer à ces inconscients que leurs murailles ne les protégeront pas éternellement de votre fureur. Tout ce que les terres de Valeria comptent de monstres et d’infâmies décide de se mettre en branle et de marcher sur le Royaume. Mais au-delà de la victoire commune, vous en visez une plus personnelle : l’accession au rang de Commandant Suprême de l’Armée des Ombres…

Et tu seras un Gnoll mon fils !

Gobelins, Orques, Squelettes, Gargouilles ou Gnolls, pour débuter la partie, chaque joueur va donc choisir l’infâme engeance qu’il souhaite mener au combat. Le but : mettre en place des stratagèmes pour disposer d’un maximum de points de victoire quand s’envoleront les colombes corbeaux de la paix, symbole de l’écrasante victoire des forces obscures sur leurs ennemis Valérian. Pour cela, et tout au long de la partie, les joueurs vont déplacer leur gardien dans les différents sanctuaires de Valeria ou le faire revenir dans leur camp de base. Ce faisant, ils vont glaner des dés mais également déclencher toutes sortes d’actions (gain d’or, de magie, de gemmes, recrutement de champions, etc.).

Mais à quoi bon nous direz-vous (à tout le moins les vilains pacifistes qui se cachent parmi vous) ? Eh bien pour la gloire évidemment ! Car les stratagèmes que les joueurs vont mettre en place sont autant de faits d’armes qui mettront un peu plus le Royaume de Valeria à genoux. Pilonner les Jardins Oubliés, incendier le Château de Barbarossa, piéger le Guetteur Lacustre, … on en passe et des plus (ou des moins, c’est selon) glorieux ! Et pour réussir ces exploits, les joueurs auront donc besoin de dés (mais aussi de magie, d’or et du concours de leurs champions)…

Qu’il est bon d’être mauvais…

Ne le cachons pas, à la lecture des règles, Les Sombres Royaumes de Valeria nous ont fait craindre une mécanique trop…mécanique justement. Nous avons un petit moment eu l’angoisse de voir un univers (pourtant très riche) être partiellement sacrifié sur l’autel d’une collecte de dés presqu’automatique. Rassurez-vous, il n’en est rien (ouf de soulagement généralisé s’il-vous-plaît). En effet, certes cet opus de la saga Valeria fait la part belle à la sélection de dés mais il n’en reste pas moins tactique et surtout bien entouré d’autres mécaniques. Déjà, chaque sanctuaire offre un avantage différent et si le choix du dé est donc crucial, celui du sanctuaire où il se trouve ne l’est pas moins. Ensuite, il ne s’agit pas de dés classiques en ce sens que chaque face de ceux-ci offre une valeur de force, une valeur de réduction mais appartient également à une troupe en particulier. C’est donc en tenant compte de plusieurs paramètres qu’il faudra (ou non) sélectionner judicieusement les précieux petits cubes. Et enfin, comme nous l’avons dit, le jeu ne s’arrête pas (mais alors pas du tout) à la moisson de dés…

Sur ce dernier point, il faut comprendre que la mécanique principale a été saupoudrée d’ingrédients qui donnent du corps et de la saveur à l’ensemble. Parmi ceux-ci, la présence des champions est notre préférée, peut-être parce qu’elle fait le lien direct avec le Valeria originel. Qu’il s’agisse d’une simple sentinelle, d’un tailladeur, d’un bombardier ou encore d’un sinistre géant, chacun à sa manière va vous aider dans votre quête ultime. Mais ce n’est pas tout, car réaliser des stratagèmes va vous permettre de développer votre plateau personnel mais aussi de glaner des récompenses d’escarmouche (et même plus !).

Que la fête saga continue !

Malgré une très légère (et vite éteinte) appréhension de départ, Les Sombres Royaumes de Valeria se montrent donc à la hauteur de la saga dont ils sont les derniers-nés. Les parties sont tactiques, généralement serrées et on en ressort avec une seule envie : remettre le couvert (ou le trébuchet plutôt). De plus, un des autres atouts de la saga est ici aussi respecté : son univers. Le trait de crayon de The Mico est toujours aussi bluffant et immersif, le matériel est parfaitement soigné et on se régale sincèrement d’incarner le pire de ce que le Royaume de Valeria a à offrir !

Les Sombres Royaumes de Valeria, un jeu de Stan Kordonskiy, illustré par Mihajlo Dimitrievski (dit The Mico) et édité par Lucky Duck Games.

Nombre de joueurs : 1 à 5

Âge : dès 14 ans

Durée moyenne d’une partie : 1 à 2 heures

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