Lorsque j’ai entamé cette lecture, je pensais que c’était le dénommé Destrooper qui était le serial-killer en vacances. Ben oui, dès le début, on est avec lui et sa famille pour leur départ en vacances. Ça m’apprendra à lire les quatrièmes de couverture correctement, tiens ! Raté, donc ! Alphonse Destrooper n’est qu’un producteur de boulettes à la sauce lapin, les fameux « boulets » comme on dit dans la Cité Ardente, autrement dit la ville de Liège.
Ce livre, c’est un plaisir doublé pour un lecteur belge. Lui, n’a pas besoin des traductions en bas de page. La drache, on sait ce que c’est. Et ça mouille ! Quand aux Babeluttes et autres Cuberdons, on apprécie la friandise. Plaisir double pour les Belges, donc. De plus, en Belgique, le nom « Destrooper » est associé à une célèbre marque de biscuit. De là à dire qu’Alphonse est une bonne pâte…
Bref, la famille Destrooper a décidé de partir en vacances à la mer du Nord et c’est là leur première erreur… S’ils avaient fichu le camp dans le sud de la France à la place du nord de la Belgique (et sans mémé), je pense qu’ils auraient eu moins d’ennuis… A contrario, nous, nous aurions eu un livre moins amusant à lire.
Quoique… Vu le degré de beaufitude d’Alphonse, amoureux de sa bagnole tunée, hyper kitsch, la glanditude des enfants et leur mère qui ne vit que pour ses magazines people, je doute que les vacances se seraient bien passées, quelque soit leur destination. Sans oublier la grand-mère qui écluse plus qu’un poivrot…. Dès le départ, les catastrophes leur tombent dessus. Et ce n’est que le début d’une longue suite de mésaventures dont le pauvre Alphonse va souffrir. Car oui, c’est bien lui qui en prendra le plus dans la tronche. Celle qui s’en sortira le mieux, c’est mémé Cornemuse qui mérite un monument à elle toute seule. Quant aux deux glandeurs, ils assument.
Les aventures de la famille Destrooper, sans être aussi burlesques que celles du « Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire », n’en sont pas moins exceptionnelles. Les seuls qui pourraient rivaliser avec la famille Destrooper, ce sont les Bidochon et leur voyage organisé. C’est vous dire l’ampleur de la catastrophe… Les esprits les plus étriqués (et ne disposant pas du second degré) trouveront sans doute que c’est « trop » et que pareilles mésaventures ne sont pas crédibles. Certes, mais nous sommes là pour rire, non ?
Et encore, l’auteur aurait pu pousser l’absurde encore plus loin en intégrant dans son récit le comportement irrationnel de certains habitants de cette partie Nord de la Belgique qui, un jour, faillit se faire rebaptiser la « Vlaamse Kust » (la Côte flamande) au lieu de « Côte Belge ». J’en passe, des vertes et des pas mûres… Seul problème, si elle avait fait entrer dans son roman les problèmes linguistiques de la Belgique, je pense que les lecteurs français en auraient perdu leur latin… Ou auraient appelé l’asile pour en faire interner certains. Ici, l’auteur est restée sobre et aucun personnage du roman ne s’est offusqué que le brave Fonske Destrooper lui adresse la parole dans la langue de Molière et non dans celle de Vondel. De toute façon, vu le caractère de certains, il ne fallait pas surcharger les personnages et prendre le risque de perdre leur côté « amusant ». Parce que, le coup de la « vue sur la mer » que l’on voit lorsqu’on regarde dans un miroir… elle est forte, celle-là !!
En tout cas, un charmant moment de lecture, un sourire béat, quelques éclats de rire et un bon souvenir de cette lecture. A lire au second degré. Mais je n’irai plus jamais à la Mer du Nord… on ne sait jamais ce que je pourrais dénicher en creusant dans le sable
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