Un véritable coup de cœur ! Et ça faisait longtemps que ça ne m’étais pas arrivé. J’ai découvert François Cavanna par les médias, après sa mort à 90 ans, le 29 janvier dernier. La télé, les journaux, les radios, tout le monde ne parlait que de cet ancien journaliste. Faut dire que le monsieur a créé le magazine Hara-Kiri en 1960, qui deviendra plus tard Charlie Hebdo. Et il partait de rien !
La vie d’un fils d’immigré dans les années 30
Fils d’immigré italien. Très pauvre. Doué pour les études durant sa jeunesse, il décide néanmoins de ne pas les poursuivre au-delà du brevet. Ce qu’il raconte dans Les Ritals, c’est l’histoire de sa jeunesse, de 6 à 16 ans. En vrac. Au fil de ses souvenirs. Dans le quartier italien de Nogent-sur-Marne. Premier livre d’une série de quatre, où il raconte toute une partie de sa vie.
Si sur le fond, ce livre n’a rien d’ultra passionnant, un point ressort largement. C’est la merde dans laquelle étaient les immigrés italiens durant la crise de 1929, jusqu’en 1934 environ. A travers les difficultés de ses parents, on comprend très bien la situation : – Vous êtes italien? – Oui – Et ben hop, retour au pays. Certains avaient quand même la possibilité de rester en France, mais c’était pour des périodes très courtes. Et ils n’avaient pas le droit de travailler! La chance de la famille Cavanna, c’est que la mère de François était française. Même si au début, l’administration voulait renvoyer tout le monde en Italie, ils ont finalement obtenu une dérogation pour rester en France.
L’inventeur d’un nouveau style
Mais la véritable révélation, pour moi, c’est la plume de Cavanna. Alors je sais, les plus vieux de nos lecteurs (…) lisaient déjà ce grand monsieur dans différents journaux, il y a bien longtemps. Et beaucoup d’autres d’entre vous ont tout simplement lu ce livre il y a plusieurs années – Ce livre, qui est son premier, a été édité en 1978 -. Mais pour moi, c’est une véritable découverte. Un style vivant et coloré. Populaire et satirique. A base de phrases très courtes ou construites de manière originale. Un style bien à part qui m’a réellement plu.
En tous cas, j’ai vraiment hâte de lire la suite : Les Ruskoffs. Le mot de la fin reviendra à Pierre Desproges, grand humoriste qui a collaboré à Charlie Hebdo, qui considérait Cavanna comme l’un des derniers grands écrivains. « Seule la virulence de mon hétérosexualité m’a empêché à ce jour de demander Cavanna en mariage. » Tout est dit.