Dans les dernières nouveautés parues chez Atalia, Merlin a particulièrement retenu notre attention. Très impatients de découvrir la dernière création de Stefan Feld, nous avons enfilé nos plus rutilantes armures, nous nous sommes installés autour d’une table (ronde, faut-il le préciser) et nous nous sommes disputés Excalibur et Merlin l’enchanteur. Récit de notre voyage dans la légende arthurienne.
Oyez, Oyez Gauvain, Galahad, Perceval et autres Lancelot ! La couronne du Roi Arthur est à prendre. Il se murmure en effet que le vieux souverain a requis les conseils de Merlin pour l’aider à désigner le chevalier le plus digne de lui succéder. Il est désormais temps de prouver votre valeur en chassant les traitres de votre château, en augmentant votre influence dans les différentes provinces du Royaume, en construisant des manoirs ou en vous emparant de la puissante Excalibur. Aucun sacrifice ne sera trop important pour qui espère ceindre la couronne du roi Arthur.
Stefan Feld, aussi enchanteur que Merlin lui-même
Merlin est donc le dernier jeu créé par Stefan Feld, l’auteur prolifique à qui l’on doit entre autres Les Châteaux de Bourgogne, Trajan ou l’Oracle de Delphes. Pour ceux qui ne le connaitraient pas, Stefan Feld, c’est un peu le roi Midas du jeu de société (sans le côté tragique) car tout ce qu’il touche (ou presque) se transforme en or. Chacune des sorties de Feld provoque engouement et effervescence dans le monde ludique et pour cause, la plupart des jeux qu’il signe se révèlent être de véritables bijoux tant au niveau de l’univers que de la mécanique. Disons-le d’emblée, Merlin ne fait pas exception.
Dans Merlin, le plateau est divisé en différentes provinces dans lesquelles chaque joueur pourra déployer sa Dame d’honneur, son porte-bouclier, son maçon ou son porte-drapeau. Le centre du plateau est quant à lui occupé par l’incontournable table ronde autour de laquelle les différents chevaliers et Merlin prendront place. Tout l’intérêt du jeu réside dans la façon dont vont se déplacer les personnages autour de la table car chaque siège sur lequel ils atterriront leur octroiera une action particulière. Pour effectuer ces déplacements, chaque joueur dispose de trois dés pour son chevalier et d’un dé réservé à Merlin. Il faudra donc choisir soigneusement l’ordre dans lequel jouer les différents dés, surtout que l’ensemble des joueurs a la possibilité de déplacer le vieil enchanteur.
Pourfendre ses ennemis avec Excalibur ou boire dans le Saint-Graal ?
Si l’originalité de la mécanique est un des points forts de Merlin, la profondeur et la diversité du jeu ne le sont pas moins. En effet, la pluralité des actions possibles et des stratégies adoptables en vue de la victoire est impressionnante. Allez-vous tout miser sur le déploiement de vos maçons qui vous permettront de bâtir de rentables manoirs ? Préférerez-vous faire jouer les charmes de vos dames d’honneur pour vous assurer du soutien des provinces ? A moins que vous ne choisissiez de vous concentrer sur les différentes quêtes pour démontrer votre valeur au Roi Arthur ? Dans tous les cas, et quelle que soit la stratégie adoptée, il vous faudra garder un œil attentif sur vos concurrents et sur les traitres qui peuplent votre château. Ajoutez à cela les bâtons de Merlin qui vous permettront de réaliser deux fois la même action, les pommes qui vous autoriseront à changer le résultat d’un dé, Excalibur qui fera déguerpir l’un ou l’autre félon ou même le Graal qui départagera une égalité fâcheuse et vous aurez une petite idée de la multitude d’options qu’offre Merlin.
Généralement, quand on rencontre ce type de profondeur dans un jeu, le risque existe qu’il se révèle difficilement abordable. Ce n’est pas du tout le cas ici. En dépit de la mécanique et de l’abondance de possibilités, les règles s’assimilent assez rapidement et quelques minutes de rodage suffisent à en comprendre le fonctionnement et à identifier la stratégie que l’on va adopter.
Au niveau de l’univers, le thème est aussi bien choisi que rendu. On prend un réel plaisir à s’immerger dans la légende arthurienne et la qualité des illustrations et du matériel n’y sont pas étrangers. En parlant du matériel, celui-ci est varié et foisonne littéralement. C’est d’ailleurs lié au seul petit bémol que nous pourrions noter. Avec tant de matériel, un compartimentage de la boite de jeu aurait été le bienvenu. Il aurait facilité le rangement des éléments et considérablement réduit le temps de mise en place d’une nouvelle partie. Ceci dit, le plaisir pris en jouant est tel que l’on oublie bien vite avoir légèrement maugréé lors de l’installation.
En conclusion, Merlin est un excellent Feld à la mécanique intéressante et aux possibilités nombreuses. Un jeu qui jouit d’une belle rejouabilité et qui trouvera une place de choix dans la ludothèque de tous les passionnés.
Merlin, un jeu de Queen Games et édité par Atalia
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge : A partir de 14 ans
Durée moyenne d’une partie : 75 minutes
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