Un chapeau panama, un costume trois pièces, un cigare long comme un pied de table, une mitraillette Thompson et un verre de whisky (prohibé), c’est sûr, nous avons rejoint les rangs de la pègre. Qui nous accompagne pour gangstériser Windy City ?
Dans les années 20’, Chicago est une ville en plein essor ! Les gratte-ciels y poussent comme des champignons, les voies ferrées y gagnent toujours plus de terrain et des notes enjouées de hot jazz s’échappent des bars aux comptoirs désespérément vides. En tout cas en apparence car dans le Chicago underground, les comptoirs des bars ne sont pas si vides qu’on veut bien le laisser croire. En bon chef de famille mafieux, et quitte à arroser le maire ou les services de police, vous veillez à l’approvisionnement de vos tripots. Eliot Ness ? Qu’il vienne ! Une rafale de mitraillette l’attend de pied ferme…
Place aux malfrats !
Dans Scarface 1920, chaque joueur va incarner un chef de gang ayant réellement existé. Parmi ceux disponibles, il y a bien entendu le célèbre Al Capone et son Outfit de Chicago mais il y a aussi la redoutable Stéphanie St. Clair et ses Black Wolves, Arnold « The Brain » Rothstein et ses seven gems et enfin Dean O’Banion et son gang irlandais du North Side.
A la tête de votre clan, votre but va être de régner sans partage (ou presque) sur la ville et bien sûr de faire fortune dans le joyeux monde du grand banditisme. Pour cela, vous allez jouer des cartes afin d’étendre votre influence, de contrôler des quartiers, de recruter de nouveaux malfrats, d’en faire sortir d’autres de prison, de corrompre les autorités, d’ouvrir de nouveaux business (illégaux, ça va de soi) et d’engranger des stocks d’armes et d’alcool de contrebande. Le tout, en surveillant votre taux de crime, toujours très susceptible de déclencher un raid de l’incorruptible Eliot Ness.
Un anneau pour les gouverner tous (et c’est celui de la Famille)
Vous l’avez compris, Scarface 1920 est un jeu complet et même très complet. Il propose de très nombreuses actions aux joueurs et autorise ainsi des stratégies diversifiées tout en garantissant une belle variété dans les parties. Principalement, il fonctionne sur une base de deck-building mais aussi de placement d’ouvriers de malfrats. En effet, si chaque joueur débute la partie avec un deck constitué des membres de son gang, il s’agira au cours du jeu d’aller recruter de nouveaux associés. Et chacun d’eux est unique ! Bouilleur de cru, voleur masqué, souteneur, boxeur de rue, manager de baseball corrompu…de quoi constituer une vraie dream team (ou une nightmare team, tout dépend de quel côté de la loi on se place).
Cette diversité est aussi présente dans les jobs que l’on peut accomplir en cours de partie. En plus d’octroyer un bonus non-négligeable, ceux-ci ont un délicieux goût de plaisir coupable car ne le cachons pas, si on joue à un jeu de mafieux, ce n’est pas que pour engranger de l’argent, c’est aussi pour lancer une guerre des gangs, pour braquer des banques ou encore pour corrompre des policiers !
« On peut obtenir beaucoup plus avec un mot gentil et un revolver qu’avec un mot gentil tout seul » – Al Capone
Pas la peine de tourner autour du pot (de vin), nous avons énormément apprécié Scarface 1920. Pour nous, rares sont les jeux qui ont plus respecté leur thème que celui-ci. Très immersif – notamment grâce aux illustrations, au superbe matériel et aux figurines qui débordent de la boîte – il plongera les joueurs dans tout ce que la pègre a fait de pire à sa grande époque, et ce pour leur plus grand plaisir !
La mécanique du deck-building se marie très bien avec les autres mécaniques présentes dans le jeu et Scarface 1920 est d’autant plus appréciable qu’il n’est pas un jeu dans lequel chacun construit son empire criminel de son côté. Ici, on se dispute le contrôle des quartiers, on s’envoie les véhicules de police dans les pattes et on n’hésite jamais à envoyer un malfrat adverse ad patres. Bref, en bons mafieux, on se fait toutes les petites crapuleries possibles.
Sur ce, on vous laisse, les crissements de pneus devant la planque suggèrent que les Irlandais sont venus récupérer la cargaison qu’on leur a volée. Il faut qu’on s’apprête à les recevoir…
Scarface 1920, un jeu de Toni Serradesanferm & Daniel Simon, illustré par Antonio Stappaerts, édité par Redzen Games et en français par Légion Distribution.
Nombre de joueurs : 1 à 4
Âge : dès 14 ans
Durée moyenne d’une partie : 2 à 3 heures