alan_lee_the lord of the rings_ii-4-09_shelobs lair_medNous avions déjà parlé du premier tome de la nouvelle traduction du Seigneur des Anneaux et il est – enfin – temps de vous donner nos impressions sur le second, toujours nommé Les Deux Tours – le premier avait troqué son « Communauté » pour un « Fraternité » – qui est, à titre personnel, mon tome préféré des trois. Le changement se fait-il toujours autant ressentir en comparaison de l’ancienne traduction de 1972 par Francis Ledoux ? Réponse ici.

Les Deux Tours commence juste après l’évènement tragique qui conclut le premier opus mais le principal intérêt et le point qui le différencie des films se situe dans le découpage de sa fin. En effet, le film quitte Frodo et Sam alors qu’ils sont en route vers la vallée de Morgul et le col de Cirith Ungol, le livre pousse jusqu’au périple de Sam dans la tour qui surplombe le col après leur rencontre avec Araigne. A noter que j’utilise volontairement les noms de la nouvelle traduction dans cet article.

Daniel Lauzon, le nouveau traducteur de la trilogie, a continué son travail avec une très grande cohérence sur ce deuxième tome. Comme nous l’avions déjà fait remarquer, son implication dans la traduction des tomes 3, 4 et 5 d’Histoire de la Terre du Milieu se fait ressentir. En effet, les multiples références aux mythes introduits par le Silmarillion qui apparaissent dans le Seigneur des Anneaux et plus particulièrement dans Les Deux Tours, sont plus nettement visibles. Les quelques noms traduits différemment et qui apparaissent dans cette deuxième partie sont plutôt bien vus comme Sylvebarbe qui devient BarbeboisTreebeard en anglais. Le Gouffre de Helm devient également la Gorge de Helm, ce qui semble au moins mieux respecter la topographie du lieu plus que l’appellation anglaise – Helm’s Deep. En bref, le respect des indications laissées par l’auteur et de tout ce qui transparait dans ses écrits additionnels a été le fil conducteur de ce travail de retraduction en profondeur.

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Pour ce qui est du récit en lui-même, il introduit une façon de raconter différente du premier tome, qui suivait un groupe en lui-même qui ne s’était pas encore scindé. Les Deux Tours a ceci d’intéressant que chacun des Livres qui le composent – chaque Tome contient deux Livres – suit l’un des groupes issus de la scission de la Fraternité. Un schéma qui entretient un grand suspens sur le devenir des personnages et qui permet de parfois apercevoir les conséquences des actions d’un groupe sur l’autre, même si ce point sera encore plus visible dans la dernière partie de la saga. Cette façon de faire permet d’avoir un récit recentré sur des personnages clés sans s’interdire la description d’un univers vaste et d’une complexité des protagonistes renforcée. Ce côté plus intimiste colle d’ailleurs très bien au Livre IV consacré à la suite du voyage de Frodo et Sam, accompagnés de Gollum. Il s’installe une sorte de huis-clos plein de tension où l’évolution du caractère des personnages – et en particulier celui de Gollum – devient l’intérêt majeur de l’intrigue.

En bref, le récit déjà passionnant en anglais arrive enfin à convaincre pleinement en français avec cette nouvelle traduction qui supprime les lourdeurs auxquelles nous avions droit auparavant et restaure les subtilités de langage – que ce soit dans la façon de parler des personnages ou dans la description des paysages qui défilent – qui font l’intérêt du récit. En plus de ça, des erreurs ont été corrigées, consistant quelques fois dans des erreurs de traduction assez grossières – l’une d’elle situait Fondcombe/Fendeval dans la « vieille forêt ».

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