Cali, connu pour être un auteur-compositeur-interprète, notamment grâce à son titre entêtant C’est quand le bonheur, a sorti son premier livre en 2018. Artiste réputé pour être engagé, son livre est chargé en émotion.
Bruno (qui n’est autre que Cali lui-même) a six ans, âge censé être celui de l’innocence. Pourtant, Bruno est un petit enfant triste et perdu : sa mère, âgé de 33 ans, vient de décéder d’un cancer. Il aura donc fallu à Cali plus de 40 ans pour coucher sur le papier ce traumatisant et douloureux événement de sa vie. Un vide immense et une peine sans fin inondent l’auteur qui nous raconte son petit monde qui ne tourne plus vraiment rond, ses petites victoires sur la vie mais aussi ses larmes, ses moments à l’école et autres scènes du quotidien. Son père n’arrive pas à combler ce vide, trop focalisé sur son propre chagrin. La perte de ce totem central éloignera cette famille qui semblait auparavant si soudée, chacun essayant de se raccrocher aux wagons de la vie du mieux qu’il le peut.
C’est un petit livre plein d’émotions, qui m’a énormément touché. Les mots choisis sont les mots d’un petit garçon de 6 ans, mais les sentiments qui se trouvent derrière sont ceux d’un homme qui a souffert – et souffre certainement toujours – du manque de sa mère, du manque d’amour maternel. Les mots sont ceux du cœur et cela témoigne bien que certaines peines restent inconsolables.
On ne peut qu’avoir de l’empathie pour cet enfant perdu, qui lutte dans les flots de la vie et de la souffrance. Cali, déjà réputé pour avoir écrit de très belles chansons, nous prouve qu’il possède bien une plume affûtée. A ce sujet, Cali vient de sortir un second livre intitulé Cavale, ça veut dire s’échapper, dont j’espère vous parler prochainement.