Je garde une très bonne impression en ayant lu ce livre, Les sorcières de la République. J’ai été plongée au cœur de l’histoire dès la première page, et ce jusqu’à la fin. Je n’ai pas trouvé qu’il y avait beaucoup de digressions, seulement quelques petits écarts qui ont tout de même rapport avec la trame principale.
Chloé Delaume utilise un style très énumératif, et souvent les discours sont placés sous le signe de la parataxe et de l’asyndète. C’est ce qui m’a donné une impression de rapidité dans l’action, et qui rythme vraiment le livre. Néanmoins, la parole est parfois déconstruite, et j’ai un peu regretté de ne pas comprendre toujours le sens exact des phrases. Je pense qu’on peut mettre cela sur le fait que c’est une Sibylle qui nous parle.
La plupart du temps, le livre est basé sur le dialogue, mais très simplement, alors qu’au début, de nombreuses notions sont apportées. De plus, tout est mis sur un ton humoristique voire comique. Mais tout de même des références plus sérieuses, à la mythologie, qui est omniprésente (et qui m’aura appris beaucoup de choses), à la Bible, ou encore à des œuvres littéraires. J’ai eu l’impression d’être plongée dans un livre de Rabelais quand j’ai lu comment était née la Sibylle. Je retrouve aussi Rabelais dans la diversité des formes utilisées – théâtre, roman, pop-ups.
J’ai aussi remarqué un fort rapport avec des problématiques contemporaines à notre monde. La politique, la religion, la psychologie par exemple. L’histoire est bâtie à la manière d’une télé-réalité. En effet, le procès est retransmis à la télévision et en direct. De manière générale, le livre apporte une satire de notre société en essayant de montrer ce qu’elle pourrait devenir. Tout au long du livre, on peut apercevoir des pages d’avertissement où les citoyens doivent se détendre ou dormir. Chaque étape de la journée est rythmée par le gouvernement. C’est assez impressionnant.
Les apparitions de « pubs » me font beaucoup penser à la série Black Mirror. En effet, la série s’applique également à critiquer la société. Au début du livre, la problématique est vraiment axée sur la défense des droits des femmes. Peu à peu on bascule sur un tas d’autres sujets polémiques, comme les droits des travailleurs, des animaux, des LGBT … En plus de la trame principale, cela permet de nous faire réfléchir. C’est un point que j’ai beaucoup apprécié.