Carnage et chasse à l’homme dans le Wilderness boréal. Un livre aussitôt reçu et aussitôt lu. L’auteur, professionnel de la montagne, a écrit là un beau thriller survivaliste se situant en Alaska.
Un beau thriller survivaliste se situant en Alaska, oui mais pas que ! Et c’est justement pour ça que j’apprécie ces petites maisons d’édition proposant des romans intimistes, aux thèmes variés, ce qui sublime un roman noir et apporte cette petite note presque magique. Petit bonus : pas de traduction puisque l’écrivain est français.
Le narrateur, David, est un journaliste new-yorkais, de profil citadin jusque dans ses préférences qui vont à la foule, le bitume, le bruit. Un personnage qui ne colle pas vraiment avec les attributs des grands espaces.
David sera parachuté dans l’immensité du Grand Nord à la demande du gouverneur dont il doit réécrire la biographie. Il interviewera donc l’antipathique Dick, cet alpiniste de renommée mondiale qui aurait « copiné » avec le politicien. Sur cette apparente et simple entrevue, la vie de David va s’enrayer. Méchamment.
Par mégarde, David en apprendra trop sur ces histoires véreuses. De simple invité, il deviendra « persona non grata » voire gênant. La course contre la montre a démarré. Dans un paysage magnifique mais dangereux et si hostile, David devra utiliser toutes ses ressources personnelles – même les plus enfouies – pour se sortir de cette chasse à l’homme.
L’auteur a su créer un climat terrifiant et oppressant jusque dans les moindres détails – le spray à ours qui m’a donné des frissons, quoi ? des ours ? où ça ?
Tous les codes du roman noir sont maniés à la perfection : immersif, haletant, réaliste. Des scènes si marquantes que j’en ai rêvé la nuit même ! Et parlons du décor mes amis ! Une projection sur 360°, un peu comme si vous étiez assis au Kinémax 4D au Futuroscope et que vous vous preniez pour un aigle survolant ces majestueuses forêts enneigées d’Alaska. Voilà, c’est ça la sensation que j’ai eue. Avec la claque de l’ours en prime !!! Impossible pour moi de lâcher la fin. Tant pis pour les corvées dominicales !
La nature règne en maître. L’homme n’est plus qu’un grain de poussière. Démuni de tout (surtout du réseau téléphonique !). Pourtant, il peut aussi devenir un prédateur pour ses congénères. Pas touche à mon territoire !!!
Ce roman, quelle force, quelle violence mais aussi quelle humanité déconcertante. Attention, un auteur prometteur à suivre de très près, il nous réservera certainement encore de belles surprises. Pour moi, c’est « carton plein » !!!
Terres Fauves, un roman de Patrice Gain, publié aux éditions Le Mot et le Reste (aussi disponible en livre de poche)