Nous avions pu tester en novembre 2022 la version démo de Curse of the Sea Rats, ce métroidvania développé par Petoons Studio, haut en couleurs, vous plongeant dans la peau d’un prisonnier de la marine royale, au beau milieu des grandes années de la colonisation.

Pour rappel succinct du scénario, le vaisseau sur lequel vous et vos compagnons d’infortune étiez enfermés s’échoue sur une île mystérieuse après avoir été victime d’une malédiction lancée par la sorcière Flora Burn, transformant l’équipage et le reste des prisonniers en rats humanoïdes.

Profitant de l’accident, Flora s’enfuie en kidnappant le fils de l’amiral Blacksmith qui, en échange de votre liberté, vous propose de poursuivre et de capturer la sorcière. Celle-ci s’est également emparée d’un artefact précieux, l’Oeil du Serpent, dont l’amiral vous confie l’autre moitié, un pendentif renfermant l’esprit de la relique qui vous confèrera des pouvoirs additionnels vous permettant de mener à bien votre quête.

Tous les personnages sont dessinés à la main dans un style qui vous rappellera certainement quelques bons souvenirs de votre enfance

A l’abordage, souriceaux !

Toujours aussi beau dans sa réalisation, Curse of the Sea Rats ne semble toutefois pas s’être transformé drastiquement en ces quelques mois de développement additionnels écoulés depuis sa version démo. Vous pourrez toujours jouer, en solo ou à deux joueurs en local, un des quatre personnages disponibles : David le corsaire britannique et ses pouvoirs liés au feu, Bussa l’ex-esclave afro-américain capable de provoquer des ondes de choc sismiques, Buffalo l’amérindienne et son affinité au vent et Akane, la guerrière japonaise du Shogun capable de faire appel à l’eau.

Chacun dispose d’une panoplie d’attaques similaires au sol ou dans les airs avec une légère diversité de rapidité ou de portée mais avec des gameplays relativement similaires vous permettant de changer de l’un à l’autre sans vous poser de questions. Tous disposent en outre d’une panoplie d’attaques magiques en lien avec leur élément, déblocables au fur et à mesure de votre progression dans le jeu.

Cette version complète du jeu est l’occasion de tester le mode multijoueur en local

Et en réalité, c’est un peu ce qui fait le charme de Curse of the Sea Rats : sa simplicité d’appréhension puis d’exécution. Ici pas de die and retry pendant des heures. Les niveaux sont relativement simples, avec quelques phases de plateformes parfois crispantes, mais les combats se laissent dompter en général du premier coup, même contre les boss relativement nombreux du jeu. La possibilité de se blinder rapidement en potions de soin grâce aux ressources facilement récupérables sur les ennemis n’y est pas pour rien.

C’est donc plutôt l’absence d’un défi à la hauteur qui pourrait potentiellement décourager les plus motivés, car en effet Curse of the Sea Rats ne propose pas de mode difficile ou de possibilité de customiser sa partie en renforçant les ennemis par exemple.

Un marchand itinérant vous permettra de dépenser régulièrement l’argent accumulé, notamment pour acheter des objets de soin

Mais alors qu’est-ce qui différence Curse of the Sea Rats de la multitude d’autres titres du même genre qui se bousculent sur le marché très concurrentiel du métroidvania ?

A cela on pourra rétorquer que l’ambiance du jeu joue pour beaucoup : qu’il s’agisse de l’animation absolument délicieuse des personnages en 2D, évoluant fluidement sur les décors en 3D, ou des doublages de l’intégralité des dialogues du jeu vous offrant les plus audacieux accents irlandais que vous ayez pu entendre, ou encore des designs léchés des ennemis ou des boss, Curse of the Sea Rats ressemble littéralement à un dessin animé des années 90 et transporte dans sa brise marine une vague odeur de nostalgie pour le trentenaire aguerri que je suis.

La bande son du titre n’est pas en reste. Issue des compositions de Max Ballet, la bande sonore réussit à ne jamais trop s’imposer et à accompagner parfaitement l’ambiance cartoonesque proposé par les nombreux environnements du jeu.

Attention aux dé-rat-pages

Curse of the Sea Rats présentent toutefois quelques défauts que l’on pourra laisser à l’appréciation de chacun. D’abord sa facilité. Il faut compter une petite dizaine d’heures sans trop forcer pour atteindre la fin du titre plus ou moins en ligne droite. D’aucun vous rétorquerait que cet aspect retourne plus de l’accessibilité et que de fait, n’importe qui peut jouer et apprécier le titre.

Et cette personne aurait sans doute raison : Curse of the Sea Rats offre une excellente première expérience du genre des métroidvanias pour qui n’aurait pas confiance en ses capacités à la manette, ou qui serait trop jeune pour encore appréhender complètement le skill nécessaire au platinage des jeux les plus intenses.

Sa carte immense propose de faire de nombreux aller-retours sans pour autant être redondants grâce au système de voyage rapide et on prend plaisir à explorer tous les recoins de chaque niveau afin de pouvoir poursuivre notre aventure.

Quelques soucis de lisibilité sur certaines plateformes se manifestent par moment, vous faisant passer de vie à trépas en moins de temps qu’il n’en faut pour mater la taille du rat, mais ces passages restent heureusement rares.

Simple dans sa réalisation et son style artistique, le jeu n’en est pas moins beau pour autant

Ensuite vient selon nous le plus gros point noir du jeu : sa tentative d’inclure à tout prix des éléments propres au genre des RPG, que nous avions déjà relevé lors du test de la démo. L’accès à votre inventaire vous permettra en effet de constater que votre personnage dispose de stats, très classiques, qui lui sont propres : attaque et défense, physique et magique, taux de chance de porter un coup critique, … On pourrait penser que cet ajout, doublé de l’arbre des compétences permettant d’acheter des pouvoirs physiques ou magiques permettrait d’ouvrir un peu le gameplay en personnalisant les builds, mais il n’en est rien.

Car à mesure que vous avancez et donc que vous tuez plus d’ennemis et donc que vous amassez de l’expérience pour monter de niveau, les ennemis que vous croiserez deviennent nécessairement plus fort pour maintenir la pression sur vos points de vie et sur vos réflexes.

Ainsi, quel que soit le stade de jeu auquel vous serez, les ennemis de votre niveau vous enlèveront toujours des dizaines de points de vie d’un coup et ce, bien malgré vos bonus de défense +5 ou +10 débloqués dans l’arbre des compétences. Idem pour les bonus d’attaques ou de taux de critiques qui ne changent pas réellement la donne et il faut donc attendre de faire un de ces fameux retours en arrière pour constater que oui, en effet, vos stats vous permettent de rouler sur les ennemis du début du jeu… On s’en serait douté.

Rendre ces stats accessibles au joueur n’est donc qu’un artifice pour donner l’illusion d’un gameplay propre aux RPGs, d’autant que les arbres de compétences peuvent être débloqués dans leur intégralité et relativement rapidement pour peu que vous preniez la peine de tuer tout ce qui bouge sur votre chemin. Laisser cet élément en dehors du titre, ou simplement le masquer, aurait donc sans doute allégé le titre d’une mécanique un peu grossière, mais qui n’entache absolument pas le plaisir de jeu.

Curse of the Sea Rats reste néanmoins une expérience plaisante, portée par son ambiance de dessin animé et ses animations soignées. Loin de révolutionner le genre, le titre se laissera néanmoins apprécier pendant quelques heures par les joueurs de tout rang.

Rappelons enfin que le titre propose une expérience en multi-joueur local permettant de joueur jusqu’à 4 sur le même écran. Une bonne occasion pour vous de faire découvrir le merveilleux monde du platformer à vos petits bouts de choux !

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