Si durant cette période particulière vous êtes, comme bon nombre d’entre nous, confiné chez vous et que vos enfants vous réclament tout votre temps, les jeux vidéo peuvent être une belle opportunité pour qu’ils s’amusent (avec modération évidemment) de manière indépendante. Tamarin, sous ses airs mignons, pourrait-il faire un excellent candidat, surtout si vous avez un enfant en bas âge ? Amis parents, je vous invite à lire ces lignes car l’habit ne fait pas toujours le moine…
Le jeu commence de manière assez directe et nous montre de manière express le gentil monde des Tamarins se faire ravager par une horde d’insectoïdes technomanes armés jusqu’aux mandibules. Nos compagnons se font enlever et l’on se retrouve seul dans un monde où ne règnent plus que les flammes et la désolation. L’aventure commence donc ici, et il nous faudra libérer nos camarades pour retrouver notre vie d’avant.
Vous l’aurez compris, le jeu ne brillera sûrement pas par son scénario, mais en même temps il ne s’en ai jamais vanté, et ce n’est clairement pas l’intérêt principal du titre. Se voulant comme un savoureux mélange entre un jeu de plate-forme et de shooter, Tamarin nous met donc dans la peau de ce petit singe qui devra progresser le long de la petite dizaine de niveaux que contient le titre.
Si les premiers instants sont forts agréables, il se passe un événement qui, même après une bonne vingtaine d’années à tester des jeux vidéo de tout genre, m’a profondément dérangé… En effet, au bout de quelques minutes, alors que nous avançons dans un monde tout ce qu’il y a de plus mignon et enfantin (il n’y a qu’à regarder la jaquette du jeu pour s’en convaincre) qu’un petit hérisson, lui aussi tout mignon, nous offre une arme pour combattre les insectoïdes qui freinent notre progression. Un boomerang ? Un baguette magique ? Un bâton quelconque ? Non, non… un uzi fera parfaitement bien l’affaire… Vous avez bien lu, un Uzi.
Alors oui, des jeux vidéo où l’on contrôle un avatar mignon mais qui s’avère être un jeu pour adultes (qui a dit Conker ?) existent déjà, et font même partie des plus drôles… Mais Tamarin ne fait pas partie de ceux-là, tout simplement parce que rien dans le texte, dans les visuels et dans l’ambiance ne laisse penser que c’est un jeu à prendre au second degré. Il y a un décalage entre ce que l’on voit à l’écran, et ce que l’on nous demande de faire. A savoir massacrer une armée d’insectoïdes et faire couler des litres de sang vert, sans aucune autre forme de procès. Pas de message pacifique ou quoi, ici…
De plus, la structure du titre est assez maladroite puisque très linéaire et franchement ennuyeuse dans le process. La progression se fait comme telle : un niveau plate-forme, un niveau shooter, un niveau plate-forme, un niveau shooter, etc. Dans les niveaux plates-formes (les plus agréables à mon sens) il faudra simplement avancer et tuer les ennemis à coups de roulades et autres sauts, tout en ramassant un nombre ahurissant de collectibles d’ailleurs, tandis que dans les niveaux shooters, il nous sera demander de ne laisser aucun survivant. Ces niveaux sont assez pénibles à jouer, la faute à une prise en main pas idéale (tuer des petits oiseaux que l’on doit protéger ne sera pas rare) et à une musique épuisante. Les niveaux plates-formes s’en sortent bien mieux de ce côté-là.
Graphiquement aussi d’ailleurs, là où l’on voyagera dans de beaux paysages extérieurs contrairement aux niveaux shooters où l’on parcourera des usines et autres bâtiments industriels peu engageants. De plus, Tamarin dispose d’une durée de vie plutôt faiblarde, et je vous avoue ne pas encore savoir si c’est un point positif ou non…
En définitive, prudence. Sous ses airs de jeu tout mignon se cache un jeu qui souffre d’un contraste violent en raison des armes que l’on place entre nos mains très rapidement au début du jeu. Il n’y a aucun second degré dans ce jeu, ce qui laisse le joueur avec un sentiment de malaise constant, pas aidé par une progression à l’ancienne plus ennuyante que jamais. C’est dommage car les niveaux plate-forme sont assez agréables à parcourir et l’univers plutôt enchanteur. Bref, une énigme audio-visuelle à ne pas mettre entre toutes les mains…