The Book of Ivy est l’un des derniers livres sortis chez l’éditeur Lumen, une assez jeune maison d’édition qui offre un catalogue assez varié. Parmi les ouvrages de leur catalogue, nous avons donc reçu le roman d’Amy Engel, premier d’une série qui devrait trouver ses adeptes. Notre avis sur le début de l’aventure d’Ivy.
Des personnages attachants
Une guerre nucléaire a ravagé les Etats-Unis, mais malgré tout une communauté s’est reformée dans la ville de Westfall. Deux familles s’y sont affrontées, les Westfall – qui ont donné leur nom à la ville – et les Lattimer et ce sont ces derniers qui l’ont emporté, les Lattimer se donnant la fonction de Président de père en fils. La famille Lattimer a mis en place un système de mariages forcés entre les vainqueurs et les vaincus pour maintenir la paix sociale. Le pitch nous place dans la peau d’Ivy, fille cadette de la famille Westfall, qui a pour mission d’assassiner son mari, Bishop Lattimer. Car, oui, le Président pense qu’en mariant son fils à la fille de son rival, qui n’a pas de fils, les familles fusionneront et l’opposition sera étouffée.
Bon, il faut l’admettre, le postulat de base n’est pas ce que l’on peut appeler très original, la dystopie basée sur une apocalypse nucléaire, on a déjà vu ça des dizaines de fois, tous médias confondus. Là où ça devient plus malin, c’est lorsqu’on s’aperçoit que la guerre nucléaire n’est pas au centre du roman, tout en étant indissociable des conséquences visibles sur la vie quotidienne des habitants de la ville et de nos personnages. Au final, l’accent est mis sur la construction des personnages et l’évolution de leurs relations. A ce titre, les deux principaux protagonistes sont assez bien travaillés et marquent par leur caractère et leur cheminement.
Amy Engel installe son univers
Même si elle s’est fait la main sur d’autres écrits, The Book of Ivy est la première œuvre d’Amy Angel qui nous parvient avec une édition un minimum ambitieuse en terme commercial. Force est de constater que le vécu de l’auteure – elle a pas mal bourlingué entre Iran, Taïwan et divers Etats des Etats-Unis – l’a aidé à construire des bases pour définir la société de Westfall qui dépaysent beaucoup le lecteur. Ce qui était la clé pour que The Book of Ivy ne ressemble à aucune autre dystopie.
Après, il faut le dire, le scénario est un poil convenu, à part dans son final, qui reste assez imprévisible jusqu’à un certain point de non-retour, sur lequel nous ne nous étendrons pas. Pour le reste, on sent bien venir les difficultés d’Ivy pour accomplir les différentes étapes de sa mission. Le retournement principal, même si bien amené et progressif, est assez attendu et on ne peut pas dire qu’on bondit de surprise quand le tout se confirme. Le cliffhanger à la fin de ce premier tome est particulièrement pesant – dans le sens qu’il est bien construit, au point de produire l’effet désiré : le tiraillement – et on est impatients de voir la suite, prévue pour la fin d’année, d’après l’auteure, du moins aux Etats-Unis. En espérant un délai réduit pour une sortie française.
Lumen a choisi de ne pas conserver la couverture originale et on peut dire que la pioche est plutôt bonne, celle française a une vraie patte, et elle reprend en même temps l’élément principal de la couverture US, la mariée avec un couteau caché derrière le dos. De même, peu de coquilles dans le manuscrit, ce qui nous conforte dans le sérieux de cette édition française. Nous n’avons pu juger de la traduction, n’ayant pas pu lire la version originale.
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