Total War est l’une des séries de jeux de stratégie les plus connues et réussies sur le marché actuellement. Après avoir fait le tour de bon nombre de conflits passés, les développeurs de Creative Assembly se lancent aujourd’hui dans un nouveau challenge. Celui de transposer leur saga à un univers fictif, façon heroic fantasy, en s’associant avec l’une des licences les plus forts du secteur. La mayonnaise prend-elle ? Ce Total War : Warhammer, union de deux produits qui auraient pu ne jamais se rencontrer, vaut-il la peine d’exister ?
De la peinture pour les gouverner tous
Warhammer est, pour toute une génération, le nom d’un jeu de plateau dans lequel les joueurs plongent dans un monde magique, parfait mélange d’heroic fantasy façon Tolkien et de Donjons et Dragons. Créé par Game WorkShop, le concept propose aux joueurs de collectionner et peindre à la main des figurines de gobelins, d’orcs, etc. et de les envoyer affronter l’ennemis à coups de dés. Si l’entreprise s’assure des revenus conséquents depuis toujours grâce à des prix extrêmement hauts, la marque a depuis une dizaine d’année autorisé certains développeurs à se lancer dans la création de jeux estampillés Warhammer. Souvent avec bien peu de réussite.
Mais alors que la plupart des jeux créés par le passé étaient confiés à des studios qui n’avaient rien prouvé, Game WorkShop a cette fois-ci mis son bébé entre les mains de Creative Assembly, véritable acteur majeur du jeu vidéo PC au savoir-faire indéniable. Pour eux, créer Total War : Warhammer est également l’occasion de briser un peu les codes d’une saga qui, si elle a toujours été d’une extrême qualité, peine peut-être à se renouveler quelque peu.
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Dragon’s Lair
Avec ce Total War Warhammer, les développeurs sont malgré tout resté fidèles à leur fondamentaux. Les phases de jeu se décomposent en deux étapes. La première nous place sur une carte du monde sur laquelle il va falloir conquérir de nouvelles terres, gérer ses villes et déplacer ses troupes. Puis, lorsque deux armées se rencontrent, le titre bascule vers de la stratégie en temps réel. Là, il va falloir savoir tirer le meilleur parti des troupes à disposition. Et c’est là que tout change par rapport aux épisodes classiques. Dans Total War : Rome, quel que soit le camp sélectionné, les troupes à disposition étaient globalement toutes équivalentes. Ici, les changements sont radicaux, et les nouvelles unités (dragons, vampires, trolls, géants, …) apportent une diversité tactique géniale, chaque faction ayant droit à des avantages variés. D’autant plus que les héros font leur apparition, ces derniers étant bien sûr différents en fonction du camp choisi. Leur utilité est en revanche discutable du fait des missions secondaires qui existent au cours des affrontements, puisqu’il est parfois demandé d’envoyer lesdits héros à l’autre bout du monde pour récupérer artefacts et autres objets magiques. Dommage…
L’autre problème de ce Total War : Warhammer réside dans l’endroit où les développeurs ont placé le curseur entre les phases stratégiques et les batailles en temps réel. Alors qu’il a toujours été au milieu, équilibrant ces deux aspects, le curseur penche cette fois-ci fortement vers la partie combat, et les phases de gestion sont donc beaucoup moins intéressantes. On se retrouve à créer essentiellement de nouvelles unités pour fournir le front, au détriment des autres aspects de gestion habituels, ce que nous avons trouvé un peu dommage.