The Alto Knights, dernier opus signé Barry Levinson, revient sous nos yeux dans une édition Blu-ray sortie fin mai 2025. Dans l’ombre de ses ancêtres du genre, ce film offre une double performance intrigante signée Robert De Niro — une audace qui n’a pas suffi à garantir son succès. Voici notre immersion dans ce polar gangster des temps modernes, entre fascination, frustration… et édition physique.
Le film : un retour discutable au film de gangsters
Réalisé par Barry Levinson et écrit par Nicholas Pileggi, The Alto Knights met en scène Robert De Niro dans un double rôle, celui de Frank Costello et de Vito Genovese. Il est accompagné à l’écran par Debra Messing, Cosmo Jarvis, Kathrine Narducci ou encore Michael Rispoli. Sorti au printemps 2025 aux États-Unis, le film s’est rapidement illustré par un accueil mitigé. Commercialement, c’est même un échec : à peine dix millions de dollars récoltés dans le monde pour un budget d’environ cinquante millions. Le public, essentiellement composé de spectateurs de plus de 35 ans, ne s’est pas déplacé en masse, confirmant que le pari du film de gangsters “old school” est loin d’être gagné d’avance.
Sur le plan critique, les avis se partagent. Certains, comme Empire, ont apprécié la solidité de l’ensemble et salué une double performance de De Niro qui fonctionne surtout dans son incarnation de Vito, plus imprévisible et fascinant. D’autres, comme The Guardian, The Observer ou The Independent, se sont montrés nettement plus sévères. Selon eux, le double casting est plus distrayant qu’efficace, et la narration manque de souffle. NPR souligne malgré tout que De Niro semble toujours parfaitement à son aise dans l’univers mafieux, même si le film ne parvient pas vraiment à raconter quelque chose de nouveau.
Pour ma part, la découverte de ce long-métrage m’a laissé une impression ambivalente. J’ai aimé l’atmosphère des années 50, le soin apporté aux décors et aux dialogues, ainsi que la rigueur de Levinson dans sa mise en scène. De Niro, lui, réussit à donner deux visages distincts à ses personnages, ce qui est déjà un exploit en soi. Mais une fois passée la curiosité de ce double rôle, le reste du film peine à convaincre. Les rebondissements paraissent attendus, l’ensemble reste trop mécanique. On assiste à un polar bien ficelé mais qui manque de ce petit supplément d’âme capable de marquer durablement.
Le Blu-ray : contenu et qualité technique
L’édition Blu-ray, en revanche, a de quoi satisfaire les amateurs d’objets physiques. Le transfert en 1080p est de très belle qualité : les contrastes sont nets, les noirs profonds et les détails soignés. L’image respecte parfaitement le ratio original, offrant une restitution fidèle de l’intention du réalisateur. Côté son, la piste Dolby Atmos (TrueHD 7.1) est une vraie réussite. Elle plonge le spectateur dans une ambiance immersive où les dialogues, la musique et les effets sonores trouvent un équilibre idéal. Pour qui souhaite découvrir le film à domicile, c’est sans conteste la meilleure expérience possible, d’autant qu’aucune édition 4K n’est prévue pour l’instant.
Là où l’édition déçoit, c’est sur le terrain des bonus. On ne trouve strictement aucun supplément digne de ce nom sur le disque. Warner s’est contenté d’inclure un code pour une copie digitale, laquelle contient une micro-featurette d’à peine une minute, intitulée One Legend, Two Mobsters. Elle réunit quelques interventions des producteurs et de Barry Levinson, mais curieusement, Robert De Niro en est totalement absent. Autant dire que pour les collectionneurs friands de contenus additionnels, cette édition est d’une austérité déconcertante.
Conclusion
Avec The Alto Knights, Warner propose un polar soigné sur la forme mais pas forcément marquant sur le fond. La double performance de De Niro donne au film un intérêt indéniable, mais elle ne suffit pas à compenser une narration qui peine à surprendre. L’édition Blu-ray, quant à elle, se distingue par une qualité technique irréprochable, que ce soit pour l’image ou pour le son, mais elle laisse clairement sur sa faim en matière de bonus. En définitive, il s’agit d’un achat qui séduira avant tout les fans de De Niro ou les amateurs de polars mafieux classiques, tandis que les autres risquent de rester sur leur faim.