Nous vous avons déjà parlé à plusieurs reprises des inspirés bûcherons de Lumberjacks Studio et de leurs jeux toujours originaux (Gob Z’Heroes, Peanut Club, etc.). Aujourd’hui, nous nous arrêtons sur Arboria, un jeu où il faut faire pousser des fleurs. Oui, des fleurs. Qui aurait cru qu’un cœur de poète se cachait sous les robustes poitrines des hommes de bois ?
Dans Arboria, vous incarnez donc un bienveillant jardinier au cœur tendre et à la main verte. Enfin au cœur tendre, ça reste à voir car comme chacun sait, derrière chaque jardinier se cache un féroce compétiteur. Dans le monde enchanté du jardinage, il n’a en effet jamais été question de faire pousser une jolie fleur, d’avoir un beau jardin ou de gros légumes mais bien de faire pousser la PLUS jolie fleur, d’avoir le PLUS beau jardin et les PLUS gros légumes. Après tout, un travail n’est-il pas sublimé quand il est comparé à la médiocrité de celui d’autrui ?
Un air de Puissance 4 flotte sur le jardin
Comprenons-nous bien, il serait terriblement réducteur d’assimiler Arboria à Puissance 4. Néanmoins, les deux ont un lointain air de famille. Ici, chaque joueur dispose d’une fleur particulière, déclinée en quatre couleurs. L’objectif des apprentis jardiniers sera de faire pousser leurs fleurs (toujours plus hautes en empilant les jetons les uns sur les autres) au sein de lignes de fleurs de la même couleur. Le score final sera calculé comme suit : pour chaque couleur, le joueur multipliera la hauteur de sa plus grande fleur par le nombre de fleurs dans la ligne.
Et c’est tout ? Non évidemment. Arboria regorge de petites subtilités qui lui apportent de la profondeur et qui en font un jeu bien plus stratégique qu’il n’y paraît. Ici, en plus de jouer des cartes fleurs pour gentiment faire pousser son espèce, les joueurs auront la maîtrise des éléments et ils pourront faire avancer le soleil sur son axe, déplacer un nuage menaçant et même faire éclater la pluie pour qui se trouve en dessous. Évidemment, toutes ces actions ne sont pas sans conséquences car sans ensoleillement, une fleur ne pourra pas pousser et c’est là que la dimension stratégique prend toute son ampleur. Il faudra certes poser judicieusement vos fleurs mais il faudra surtout empêcher vos concurrents de faire de même. Et s’ils se montrent un peu trop doués, vous pourrez toujours faire faner leurs plus belles réussites. Gniark gniark. Quand on vous disait que le jardinier est compétiteur…
Pour pimenter un peu le tout, et sans doute parce que leur âme sournoise les incite à toujours ajouter un peu plus de crapulerie, les petits gars de Lumberjacks Studio ont créé six cartes spécifiques à introduire dans le jeu une fois qu’on en a la maîtrise. Non mais quel jardinier digne de ce nom irait planter une plante carnivore au cœur d’un joli parterre ou ferait tomber la foudre sur la fleur la plus haute ? Ah ben si, nous et notre goût immodéré pour les coups bas par exemple.
Arboria est stratégique donc mais il est aussi très beau. Honnêtement, ce n’est pas une surprise tant Lumberjacks Studio nous a habitués à des jeux aux illustrations léchées mais il est néanmoins toujours bon de le souligner. Bucolique à souhait et disposant d’un matos de qualité, il n’y a vraiment rien à redire de ce côté-là.
En conclusion, Arboria se révèle un jeu d’une désarmante simplicité pour sa teneur en stratégie. Il vous offrira à n’en pas douter d’épiques duels champêtres.
Arboria, un jeu de Christophe Boelinger, illustré par Shaun Ivie et Bertrand Benoît et édité par Lumberjacks Studio.
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge : à partir de 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 30 minutes
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