Depuis quelque temps, la mode est à l’exploration spatiale dans l’univers des jeux de société. On ne compte en effet plus les jeux qui nous mettent aux prises avec d’autres fédérations galactiques ou qui nous confient la mission de terraformer les différentes planètes qui constituent notre système solaire. Alors une question se pose : explorer l’espace, c’est bien mais en scruter les confins depuis la terre ferme, n’est-ce pas mieux ? C’est en tout cas l’orientation choisie par Patrik Porkolab et Frigyes Schöberl avec leur Astra…
Tandis que votre oeil est toujours accroché à votre télescope, une larme de joie vient soudainement en mouiller la lentille. Vous en avez la certitude, la constellation qui se dévoile à vous est belle et bien celle d’Orion ! Fiévreusement, vous consignez votre découverte dans votre journal d’astronome avant de partir explorer d’autres recoins du ciel étoilé. Bien sûr, toutes ces constellations ont déjà été décrites par Ptolémée dans son Almageste mais qui voudrait garder les yeux baissés sur un vieux bouquin quand on peut les laisser vagabonder sur les étoiles ?
Watch the Sky & Write…
Oui, nous n’avons pas trouvé de meilleure formule pour décrire la mécanique de ce rafraichissant Astra. En effet, ici, les joueurs vont se glisser dans la peau d’astronomes et vont observer les constellations pour en cocher les étoiles. Plus concrètement, un certain nombre de constellations sont visibles au centre de la table et à leur tour, les joueurs vont pouvoir dépenser les poussières d’étoile en leur possession pour en cocher l’une ou l’autre étoile. Quand une constellation est entièrement « constellée », le joueur qui en a observé la dernière étoile la récupère et pourra désormais activer sa capacité spéciale. Quant aux autres, ceux qui auront participé à la découverte mais sans remporter la constellation en question, eh bien qu’ils se consolent, des récompenses de différents types les attendent.
Vous n’avez plus (ou plus assez) de poussières d’étoile ? Ou vous espérez vivement pouvoir réactiver la capacité d’une carte que vous avez déjà utilisée ? Alors, prenez un peu de repos. Cela vous permettra de remplir votre sacoche de poussières mais également de réactiver l’une ou l’autre carte Constellation en votre possession.
De la Grande Ourse à Pégase et du Sagittaire à Persée…
Et c’est tout ? Oui, en termes de mécanique pure, Astra n’est pas plus compliqué que ça. Néanmoins, cela ne veut pas dire qu’il manque de subtilité ni même d’un peu de fourberie. Et pour cause, si le jeu s’articulera principalement autour des actions que vous choisirez d’effectuer et de votre capacité d’anticipation (histoire de rentabiliser au maximum une action de repos par exemple), il n’est pas complètement dépourvu d’interactions. Celles-ci se révèleront surtout dans les étoiles que vous choisirez de cocher car vous essayerez souvent de bloquer vos adversaires pour ne leur laisser que quelques miettes d’étoiles. Cela est particulièrement important car il s’agira aussi d’être capable de priver un adversaire d’une constellation d’un certain type qui lui aurait permis de maximiser outrageusement son score final.
D’ailleurs, en parlant du système de scoring, celui-ci est assez original et introduit même une légère asymétrie. Il ne s’agira en effet pas de compter simplement les points des constellations engrangées mais également de voir les différents groupes de constellations que vous aurez réussi à collecter pour chaque type d’éléments.
En conclusion
Nous l’avons dit, Astra est un jeu rafraichissant. Tout à fait simple d’accès, il demandera néanmoins aux joueurs une belle capacité de réflexion et d’anticipation. Griffonner de jolies étoiles sur de toutes aussi jolies constellations ne suffira donc pas. Il faudra plutôt définir avec soin celles qui seront les plus susceptibles de vous avantager.
En outre, un soin tout particulier a été apporté au matériel et aux illustrations, ce qui fait d’Astra un jeu que l’on prend toujours beaucoup de plaisir à sortir. Enfin, il revêt un petit côté éducatif puisque les 48 constellations qui y sont présentées sont réellement celles décrites par Ptolémée dans son Almageste (sans compter que le petit livret téléchargeable intitulé ‘Myths of the Night Sky’ vous en apprendra plus sur chacune d’entre elles).
Astra, un jeu de Patrik Porkolab et Frigyes Schöberl, illustré par Csilla Fekete, édité par Super Meeple (et distribué en Belgique par Geronimo Games).
Nombre de joueurs : 1 à 5
Âge : dès 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 1h à 1h30