Aujourd’hui, nous avons décidé de suivre Don’t Panic Games dans les terres gelées du Nord pour y incarner un valeureux viking en quête de gloire. Bienvenue dans Champions de Midgard, un jeu qui sent l’hydromel, le sang et un peu le troll aussi.
Jadis sûr et florissant, votre village n’est désormais plus que l’ombre de lui-même. La mort du Jarl a provoqué des querelles qui elles-mêmes ont engendré le chaos. Attirés par la discorde et l’affaiblissement de vos défenses, des trolls et des draugrs rôdent maintenant dans la pénombre, terrorisant la population viking. Il se murmure même que des monstres attaquent les marchands qui voguent vers le port. En tant que champion de votre clan, il vous revient de les combattre et de démontrer aux citoyens de Midgard que vous disposez des atouts nécessaires pour devenir le Jarl qu’ils appellent de leurs vœux. Mais le chemin vers la gloire est jalonné de sang. Celui des monstres que vous allez combattre, celui des rivaux qui se mettront en travers de votre route, celui des hommes qui auront eu la folie de vous suivre et peut-être même le vôtre.
Gestion ou baston, mon cœur balance
Dans Champions de Midgard, vous incarnez donc un héros viking et que vous soyez Ullr le Berserker, Gylfir le Loup de Mer ou encore Svanhildr la Vierge Guerrière, votre objectif demeurera d’acquérir plus de points de gloire que vos adversaires. Pour cela, il vous faudra massacrer les monstres qui s’en prennent à votre village mais, tout viking que vous soyez, le combat serait perdu d’avance sans une soigneuse phase de préparation. Dans la première phase de chaque tour, Champions de Midgard se révèle donc un jeu de placement d’ouvriers et de collecte de ressources. Cette phase sera nécessaire pour équiper vos hommes en armes, pour collecter de la nourriture en prévision de votre périple, pour consulter les runes qui pourraient vous donner un avantage décisif au cœur du combat ou encore pour acquérir un drakkar en vue de vos batailles en haute-mer. Ensuite, il sera l’heure de faire tâter de votre hache aux monstrueux importuns qui ont cru pouvoir hanter vos contrées. Ici, il n’est plus question de placer des ouvriers et de collecter des ressources mais plutôt d’envoyer des salades de dés, ça et là renforcés par quelques faveurs divines.
Dans son fonctionnement, Champions de Midgard fait donc le pari audacieux de mêler un système de jeu « à l’allemande » (placement d’ouvriers, gestion de ressources) à ce que l’on appelle dans le jargon « l’ameritrash » (c’est-à-dire souvent démembrer des remorques de monstres grâce à des lancers de dés qui laissent fatalement une place, prépondérante ou pas, au hasard). Soyons honnêtes, un tel mélange, aussi prometteur qu’il paraisse, se révèle souvent contre-nature et beaucoup s’y sont largement cassé les dents. Ce n’est pas le cas de Champions de Midgard. La sauce prend bien et la transition entre les deux phases de jeu est assez fluide. Au final, les joueurs appréciant les deux univers ludiques s’y retrouvent.
Pour conclure sur la mécanique du jeu, il faut souligner que celui-ci a été particulièrement bien fini. On sent que les auteurs se sont attachés aux détails et ont cherché à le saupoudrer de différentes subtilités à même d’en améliorer la profondeur. Parmi celles-ci, et à titre d’exemple, on notera que tous les joueurs subiront du déshonneur si un troll survit à la fin du tour mais que celui qui parviendra finalement à le vaincre pourra se défaire de ce déshonneur au détriment d’un adversaire. Ça représente l’opinion qu’a la population des différents champions et il faut reconnaître que c’est assez malin (et immersif).
De beaux vikings et de laids monstres (ou l’inverse)
L’immersion, justement. Si le thème des vikings est toujours séduisant, il exige d’être particulièrement immersif car le joueur qui décide de coiffer son casque à cornes s’attend à être happé dans un univers que les légendes (et aussi les séries ou les films) ont largement façonné dans son esprit. Pour Champions de Midgard, le contrat est rempli. Les illustrations semblent tout droit sorties d’un livre de contes et légendes nordiques et le plateau de jeu nous plonge au cœur d’un village viking avec tout ce qu’il doit comporter comme la maison longue du Jarl, le fumoir ou encore le stavkirke (comprenez une église médiévale en bois typique de la Norvège).
En conclusion, Champions de Midgard est définitivement un jeu à mettre entre toutes les mains des apprentis vikings tout aussi sanguinairement bagarreurs qu’amateurs de jeux de gestion.
Champions de Midgard, un jeu édité par Don’t Panic Games
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge : à partir de 14 ans
Durée moyenne d’une partie : 1h15
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