Dans la catégorie des jeux de course à destination des enfants, Gigamic nous propose Château Badabouh, un jeu qui transformera les jeunes joueurs en petits fantômes pressés. Découverte…
L’éternité, ça peut sembler long. Quand on a fini de hanter toutes les personnes qui le méritent et qu’on a traversé tant de murs qu’on en vient à regretter les portes, eh bien, on s’ennuie. C’est notamment le cas pour notre poignée de fantômes qui, pour tromper l’ennui de leur immortalité, se lancent à corps draps perdus dans une course endiablée ! Le but : être le premier à atteindre le sommet de la lugubre tour du château Badabouh. Mais qui dit lugubre dit généralement en ruine et si l’une ou l’autre vieille pierre venait à se décrocher pendant votre ascension, patatras, elle ne manquerait pas de vous faire dégringoler de quelques marches.
Une superbe tour ! Hantée peut-être mais superbe quand même !
Arrêtons-nous d’emblée sur le point qui saute aux yeux dès l’ouverture de la boîte de Château Badabouh : son matériel. Bien conscient que l’envie de jouer passe avant tout chez les plus jeunes par l’aspect du jeu en lui-même, l’auteur de Château Badabouh, le prolifique Roberto Fraga, a imaginé une tour qui prendrait place sur la boîte de jeu et qui serait garnie d’une volée d’escaliers sur chacun de ses côtés.
Ne le cachons pas, l’effet est immédiat. Les jeunes joueurs s’émerveillent de voir la tour se construire sous leurs yeux (en à peine quelques secondes d’ailleurs) et on n’a même pas le temps de se plonger dans les règles pourtant succinctes que déjà quelques doigts curieux s’aventurent sur les contreforts du château. La curiosité est piquée au vif et les joueurs trépignent de se lancer à l’assaut de la tour. Bref, le premier obstacle est franchi avec brio.
Courir comme si votre vie en dépendait les ghostbusters arrivaient !
Et maintenant place au jeu ! Celui-ci est extrêmement simple. Chaque joueur choisit un fantôme et se lance dans l’ascension en lançant un dé. Ce dernier peut faire avancer le joueur jusqu’à trois cases ou le contraindre à avancer un adversaire d’une case. Mais évidemment, quelques facéties viennent pimenter le jeu. Déjà, deux chemins sont à disposition des joueurs. Le premier longe la tour et est le plus long mais il a l’avantage de la sécurité. Le long des parois, les fantômes sont en effet à l’abri des pierres qui roulent. Le second en revanche entraînera les joueurs beaucoup plus rapidement au sommet de la tour mais les exposera aussi au danger d’une pierre en pleine poire. En effet, certaines faces du dé indiquent un nombre de cases entouré d’une flèche et le joueur qui l’aura lancé devra alors tourner le sommet de la tour, ce qui libérera des billes très susceptibles de venir frapper les fantômes les plus hardis !
Mais attention, choisir la sécurité n’est pas toujours gage de protection car le long de chaque paroi, une marche cassée fera glisser le fantôme qui y pose le bout de son drap vers le chemin extérieur, celui de tous les dangers ! Et les sourcils froncés, les jeunes joueurs appréhendèrent la prise de risque…
Bouge-toi de là Casper, je passe !
Dans Château Badabouh, l’amusement est très vite au rendez-vous. Les enfants se frottent les mains quand l’occasion se présente de faire avancer un adversaire sur la marche brisée comme ils trépignent de libérer les billes qui viendront potentiellement bousculer leurs concurrents. De manière générale, les parties sont d’ailleurs assez serrées et jusqu’à la dernière marche, un retournement de situation (comme un retournement de fantôme) est possible. Le fait qu’un fantôme renversé par une bille puisse reprendre l’ascension au dernier coin de la tour qu’il avait franchi permet de garder tout le monde dans la course (et d’éviter quelques abandons de frustration par lesquels des joueurs intrépides mais malchanceux auraient pu se laisser tenter).
En conclusion, Château Badabouh ravira les plus jeunes joueurs. Par son thème, son matériel et sa mécanique (qui n’aime pas faire rouler des billes qui viendront tout renverser sur leur passage ?), il gagnera facilement sa place sur les tables de jeu familiales. Car même s’il est plus destiné à être joué entre enfants, gageons que les ectoplasmes adultes ne se feront pas prier longtemps avant d’accepter une rapide mais très tendue course de fantômes.
Château Badabouh, un jeu de Roberto Fraga, illustré par Rolf Vogt et édité par Gigamic.
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge : dès 5 ans
Durée moyenne d’une partie : 15 minutes